Zoukh présente à New York l'expérience de l'Algérie en matière d'éradication de l'habitat précaire

Publié par DKNews le 26-10-2016, 18h14 | 83

Le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a présenté aux Nations unies l'expérience de l'Algérie en matière de résorption de l'habitat précaire en mettant en exergue les efforts déployés pour faire de la capitale une métropole méditerranéenne attractive.

Intervenant au cours d'une rencontre de haut niveau organisée mardi au siège de l'ONU sur le nouvel agenda urbain et l'avenir des villes, M. Zoukh a exposé les actions menées par la wilaya d'Alger dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire avec l'objectif de placer Alger comme «première capitale africaine sans bidonvilles».

La présentation a été suivie d'une projection vidéo retraçant les principales étapes du processus d’éradication de l'habitat précaire dans la ville d'Alger et les projets urbains et de construction de logements qui y ont été entrepris.

D'importantes personnalités ont pris part à cet événement, notamment le ministre argentin chargé de l'Intérieur et du logement, la représentante auprès des Nations unies de «Cités et gouvernements locaux unis», la maire de la ville de Hoboken située dans l'Etat du New Jersey et d'importantes personnalités du parti démocrate américain.

Dans son intervention, M. Zoukh a expliqué qu'après plus de cinquante années d’indépendance, l’Algérie a connu un développement appréciable, néanmoins, ses efforts ont été contrariés par une urbanisation non contrôlée, accentuée par l’exode rural sous les effets de la décennie noire créant ainsi un désordre du paysage urbain.

Face à cette situation, l’Etat a affiché une volonté déterminée pour mettre un terme définitif à ce problème majeur afin de replacer l’Algérie au rang des pays du bassin méditerranéen et mondial et d’en faire d’Alger la capitale, une métropole méditerranéenne attractive agréable.

Cette ville, a-t-il enchaîné, a connu au cours des dernières années, grâce aux efforts de l’Etat, des transformations importantes dans les domaines de l’habitat, des travaux publics (infrastructures routières et grands ouvrages d’art), de l’hydraulique et des grands équipements.

Mais l'étalement urbain spontané et non contrôlé de la capitale a entraîné une urbanisation anarchique qui a conduit les pouvoirs publics à prendre un certain nombre de mesures d’ordre organisationnel pour établir plus de cohérence dans la gestion urbaine de la ville, a fait remarquer M. Zoukh.

Le wali d'Alger est revenu à ce propos sur le Plan directeur d’aménagement urbain de la ville d'Alger, lancée par les autorités pour apporter des réponses opérationnelles à ces dysfonctionnements et qui a été déjà soutenu par une série de projets urbains en chantier ou en voie de lancement comme la revalorisation du centre urbain de la capitale et l’intégration de la mer comme élément structurant d’un projet d’aménagement cohérent.

Il a souligné que sur décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, un programme spécial de résorption définitive de l’habitat précaire a été retenu au niveau du territoire national.

La concrétisation de cet objectif, lancé comme un défi national, a porté sur un premier diagnostic mené en 2007 et actualisé en 2013 qui a fait ressortir plus de 72.000 familles vivant dans des habitations précaires, a-t-il indiqué, précisant que «le calendrier mis en place pour les opérations de relogement a favorisé la priorité aux grands sites, occupant les emprises des projets structurant de la capitale inscrits depuis plus d’une décennie et non lancés».

Pour assurer le suivi des opérations de relogement et son rythme accéléré variant entre 1000 et 2000 familles à reloger par mois, la wilaya d’Alger a mis en place une logistique organisée en matière de relogement, démolition, protection civile, transport, service de sécurité, éducation, restauration, manutention et énergie, a-t-il relevé.

Depuis juin 2014, plus de 36.000 familles occupant 243 sites d’habitat précaire ont été relogées à ce jour dans des logements décents pourvus de toutes les commodités, alors que 10.000 familles ont été relogées dans un autre type de programme soit un total de 46.000 familles relogées dans la même période.

Cette opération de relogement a concerné une population estimée à prés de 270.000 personnes, soit pratiquement la population d’une ville européenne de taille moyenne tel que le centre de Bruxelles et a permis à des milliers de familles de sortir de l’exclusion sociale avec son lot de fléaux comme le chômage, la délinquance juvénile et la déperdition scolaire, a-t-il encore relevé.

Au total 35 projets d’habitat intégrés ont été réalisés et conçus comme entité d’habitation intégrée de taille variant entre 350 et 3.500 logements.

En parallèle, un reste d’habitat précaire dénommé «haouchs» implantés dans des exploitations agricoles datant parfois de l’époque coloniale a nécessité un programme de restructuration sur site dans l’optique de préserver la stabilité de la population activant dans le domaine agricole.

«Aujourd'hui l'objectif de l’opération d’éradication des bidonvilles est atteint, l’élimination de tous les logements vétustes et insalubres dans la capitale est une illustration de réussite de cette politique et le droit au logement n’est pas resté un slogan ni un objectif virtuel mais une réalité concrète», a-t-il conclu.