Implants dentaires : Attention aux médicaments anti-brûlures d'estomac

Publié par Dk News le 28-10-2016, 15h18 | 90

Certains médicaments jouent un rôle dans l'intégration des implants dentaires. Celui des bêtabloquants est bénéfique mais celui des médicaments anti-brûlures d'estomac est nuisible.

Si vous vous préparez à recevoir un implant dentaire, il pourrait être utile, dans un premier temps de prendre un bêtabloquant (médicament contre l' hypertension ) et d'interrompre la prise de comprimés contre les brûlures d'estomac , selon les résultats d'une étude publiée dans le Journal of Clinical Periodontology . Les premiers favorisent l'intégration des implants alors que les seconds lui nuisent.

Les chercheurs de l'Université McGill au Canada ont mené une étude avec les données médicales de 728 patients sur 1 499 poses d'implants dentaires. Puis, ils ont réalisé des recherches chez le rat qui ont confirmé leurs observations chez l'humain.

«La réussite d'une intervention comme l'implantation dentaire dépend principalement de la mesure dans laquelle le tissu osseux accepte l'implant pour permettre la fusion entre la surface de l'implant et l'os vivant », explique le Pr Faleh Tamimi, enseignant à la Faculté de médecine dentaire de l'Université McGill. « Certains médicaments agissent sur le métabolisme osseux et sur les processus de guérison, de multiplication et de mort des cellules osseuses, et peuvent donc influer fortement sur la réussite d'une implantation dentaire.»

Oui aux bêtabloquants, non aux médicaments anti-brulures d'estomac
Les résultats de cette étude ont montré que le taux d'échec de l'implantation chez les personnes traitées par un bêtabloquant a été de 0,6 %. Celui des personnes non traitées par un bêtabloquant a été de 4,1 %.

En revanche, les chercheurs ont aussi observé que le taux d'échec de l'implantation chez les personnes prenant un médicament contre les brûlures d'estomac a été de 6,8 % et celui des personnes ne prenant pas de médicament contre les brûlures d'estomac a été de 3,2 %.

«Nous savions que les bêtabloquants pouvaient stimuler la formation osseuse, notre hypothèse était que cet effet pouvait réduire le risque d'échec des implants dentaires. Nous savions que les médicaments contre les brûlures d'estomac réduisent l'absorption du calcium dans les os et augmentent le risque de fracture.

Certains médicaments agissent sur le métabolisme osseux et sur les processus de guérison, de multiplication et de mort des cellules osseuses, et peuvent donc influer fortement sur la réussite d'une implantation dentaire», concluent les chercheurs.


L’implant dentaire n’est pas une fatalité


Alors que a pose d’un implant se banalise de plus en plus pour remplacer les dents manquantes, cette technique reste un acte chirurgical onéreux qui n’est pas adapté à tous les patients.

Lorsqu’une dent ne peut plus être conservée, une des premières options qui se présente au patient est l’implant dentaire. Pourtant, la pose de ces racines artificielles, dont le coût (entre 1 000 et 1 200 euros) n’est pas remboursé par la sécurité sociale, ne s’adapte pas à tous les cas.

"Le but est de rendre le meilleur service, en offrant le meilleur pronostic si possible au moindre coût", explique Docteur Franck Renouard, responsable scientifique de l’implantologie pour le Congrès de l’Association dentaire française, avant d'ajouter que "ce fait engage la responsabilité morale du praticien qui se doit de rechercher la bonne solution".

Aujourd’hui, l’implant dentaire est la technique privilégiée pour remplacer des dents absentes , en particulier à cause de son taux de succès élevé (90% à 10 ans).

Des conséquences négatives
Par contre, lorsqu’un patient a perdu de l’os lors d’un traumatisme ou suite à une infection, la pose d’un implant avant la reconstruction de l’os aura "des conséquence esthétiques négatives", souligne Franck Renouard, et dans ce cas "l’indication implantaire peut se discuter".

D’ailleurs, "le chirurgien-dentiste est censé dire 'non' quand il pense que le traitement par implant ne fonctionnera pas", rappelle-t-il. Si dans certains cas, la pertinence de l’implant est indiscutable, il ne faut pas qu’elle devienne un réflexe automatique, s’inquiète le spécialiste.

"L’implant dentaire est un des moyens de répondre à la demande des patients, pas une finalité. Jamais un patient ne va aller voir son chirurgien-dentiste pour lui demander des implants. Il lui demande de retrouver une bonne fonction masticatoire ou un sourire parfait."