Energie : La chute des prix du pétrole continue d'affecter la rentabilité des grandes entreprises énergétiques

Publié par DKNews le 29-10-2016, 18h28 | 41

La chute des prix du pétrole continue d'affecter la rentabilité des grandes entreprises énergétiques qui ont enregistré, encore une fois, des résultats mitigés au troisième trimestre 2016.Ainsi, le géant pétrolier américain ExxonMobil a annoncé vendredi des résultats contrastés au troisième trimestre, en dépit d'une forte réduction de ses investissements qui n'a pas pu compenser de faibles marges dans le raffinage et des prix bas du pétrole.

Le résultat net de cette compagnie a plongé de 37,5% sur un an à 2,65 milliards de dollars.
Le chiffre d'affaires de 58,68 milliards de dollars, en baisse de 12,9%.

C'est le cinquième trimestre consécutif de baisse des profits et le neuvième pour les revenus.
De juillet à fin septembre, la production de pétrole et de gaz a baissé de 3% sur un an, à 3,8 millions de barils équivalent pétrole par jour.

Selon les observateurs, les prochains mois s'annoncent plus difficiles pour ExxonMobil, qui a décidé d'évaluer ses gisements pétroliers et gaziers pour déterminer s'ils avaient perdu de la valeur suite à la chute des prix.

Sont concernés par cette évaluation le projet Kearl dans les sables bitumineux au Canada et les puits de gaz naturel en Amérique du nord.

Chevron, grand rival d'ExxonMobil, a quant à lui vu son bénéfice dégringoler de 37% à 1,28 milliard de dollars et son chiffre d'affaires de 11% à 29,16 milliards de dollars au troisième trimestre.

C'est le premier bénéfice de l'année pour ce groupe californien, qui avait accusé une perte nette de 725 millions de dollars au premier trimestre, suivie d'un déficit de 1,47 milliard au deuxième.

«Les résultats du troisième trimestre, quoique en baisse comparé à il y a un an, reflètent une amélioration par rapport aux deux premiers trimestres de l'année», s'est réjoui le PDG de Chevron John Watson, qui prévoit une hausse de la production au quatrième trimestre.

Pour sa part, le géant italien de l'énergie Eni demeure durement affecté par la faiblesse des cours du brut en annonçant une perte nette au troisième trimestre très supérieure aux attentes.
Cette perte s'est élevée à 562 millions d'euros, contre 790 millions un an plus tôt.

Malgré sa baisse, elle est bien au-delà de ce qui était attendu, les analystes tablant sur une perte de 118 millions d'euros.

Sur les neufs premiers mois de l'année, la perte a atteint 1,804 milliard d'euros, contre un bénéfice net de 55 millions sur la même période de 2015. Pour faire face à cette situation, Eni a confirmé son plan stratégique, annoncé en mars, qui prévoit des cessions d'actifs pour sept milliards d'euros d'ici 2019, «essentiellement par le biais de la dilution de participations dans des découvertes récentes importantes».

Le groupe vendra ainsi des parts de son champ gazier du Mozambique et dans des gisements pétroliers au Congo.

Il prévoit enfin une baisse de quelque 20% de ses investissements cette année. PetroChina, entité cotée du géant pétrolier chinois «China National Petroleum Corporation» (CNPC), n'a pas échappé à cette règle après avoir enregistré une chute de 77% de son bénéfice au troisième trimestre, en raison de l'affaiblissement persistant des cours de l'or noir sur les marchés mondiaux.

Le groupe basé à Pékin a indiqué que son bénéfice net a reculé à 1,2 milliard de yuans (162,27 millions d'euros) sur la période allant de juillet à septembre. Le résultat de PetroChina a été également affecté par des prix de gaz naturel plus bas sur le marché intérieur.

Son chiffre d'affaires a reculé de 3,8% à 411,4 milliards de yuans (55,6 milliards d'euros). PétroChina avait déjà vu son bénéfice net dégringoler de 97,9% sur un an au premier semestre, plombé par la morosité de l'activité économique en Chine, principal marché de l'entreprise.

Le géant pétrolier français Total a fait l'exception en enregistrant des résultats meilleurs qu'attendu au troisième trimestre, soutenus par une production en hausse et des économies de coûts qu'il va accélérer en 2016.

Le bénéfice net de cette compagnie a atteint 2 milliards de dollars, enregistrant un bond de 81% par rapport au troisième trimestre 2015 qui avait été marqué par des dépréciations.

Ces résultats ont été le fruit de la discipline dans le contrôle des dépenses, appliquée après la baisse des prix du pétrole, et de la hausse de la production grâce au lancement de grands projets aux marges plus élevées.

Il s'agit de cinq projets majeurs en 2016, dont le gisement géant de Kachagan (au Kazakhstan), qui permettront à sa production de croître de plus de 4% sur l'ensemble de l'année.

Le géant pétrogazier a pompé au troisième trimestre, 2,4 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j), soit une hausse de 4,3% sur un an.

Les cours du brut se sont redressés autour de 50 dollars le baril depuis que l'Opep a accepté de plancher sur une réduction de sa production fin septembre à Alger.