Iran : L'Iran peine à faire face aux conséquences du changement climatique en raison des sanctions occidentales

Publié par DKNews le 30-10-2016, 16h21 | 38

L'Iran fait dores et déjà face aux conséquences du changement climatique mais peine à agir en raison du maintien des sanctions et la lenteur de l'Occident à appliquer ses engagements pris lors de l'accord nucléaire de juillet 2015, a déclaré la vice-présidente iranienne, Massoumeh Ebtekar.

"Nous faisons d'ores et déjà face aux conséquences du changement climatique en Iran," et "c'est maintenant" qu'il faut agir, a déclaré à l'AFP Mme Ebtekar, chargée de l'Environnement.
Elle a précisé qu'au cours des vingt dernières années, la température a augmenté de 1,5 degré dans son pays qui doit travailler sans attendre avec ses partenaires étrangers pour y faire face.

"Nous avons constaté une diminution grave de nos réserves d'eau souterraine ainsi que l'assèchement de nos rivières et de nos terres humides. C'est en partie dû à nos mauvaises pratiques, mais aussi aux effets du changement climatique", affirme-t-elle.

Alors que l'Iran reste largement à l'écart du système bancaire mondial en raison de sanctions internationales toujours en place, Massoumeh Ebtekar craint que son engagement à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 12% d'ici 2030 ne soit en danger.

Elle affirme que les deux-tiers de ces diminutions sont "conditionnées à une levée totale des sanctions, car y parvenir (...) nécessite une collaboration internationale, pas seulement un échange d'expériences, mais aussi de nouvelles technologies, ce qui est très, très important".

Si une partie des sanctions internationales liées au programme nucléaire de l'Iran a été levée en janvier après la conclusion d'un accord historique avec les grandes puissances, d'autres sont maintenues.

Dans son secteur de l'environnement, elle se réjouit de l'intérêt montré par de grandes entreprises étrangères à investir en Iran dans l'énergie solaire, la préservation de l'eau, la gestion des déchets, dès que les relations interbancaires auront été pleinement rétablies.

Elle reconnaît toutefois que la lente reprise de l'économie iranienne est "frustrante", en particulier pour les jeunes diplômés qui ne trouvent pas de travail.

Mais malgré tout, la vice-présidente iranienne "pense que les gens comprennent que le président Rohani a bien réussi, a pris des mesures très importantes". Hassan Rohani, élu en 2013 qui devrait se représenter pour un dernier mandat en 2017, "a été capable de créer une atmosphère de paix, un sentiment d'espoir", estime Mme Ebtekar.