L'ancienne présidente de l'Association marocaine des droits Humains (AMDH), Khadija Ryadi, a soutenu que les Marocains qui ont manifesté un peu partout dans le pays pour protester contre la mort tragique de Mouhcine Fikri, se sont identifiés à ce vendeur de poisson broyé par le mécanisme d’un camion-benne, alors qu’il tentait de sauver sa marchandise saisie.
«L'image de ce citoyen broyé par la pelle de la benne d'un camion d'ordures est choquante et dramatique, mais aussi très significative. La relation de l'Etat (le pouvoir) avec le citoyen est perçue comme cette image», explique-t-elle, citée par des médias mercredi.
La militante a d'ailleurs pu observer l'»évolution des mobilisations depuis 2011.» Selon elle, la tragédie illustre le «grand malaise de la société» qui n'en est pas à son premier événement déclenchant la révolte. Selon elle, l'AMDH, de par «son ancrage national et son ouverture aux organisations internationales, reste la seule association à même de mobiliser.»
«Son rôle aujourd'hui est de veiller à l'organisation d'un procès équitable : «Il ne faut pas que les responsables de ce qui s'est passé se cachent derrière des bouc émissaires et bénéficient de l'impunité», a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué publié dimanche, l'Association marocaine des droits Humains a «condamné l'Etat marocain qui foule aux pieds la dignité des citoyens» et «maintient la région (nord) dans un état de tensions». L'association a mis en garde contre «une possible répétition» des manifestations de 2011, et a exigé que «toutes les responsabilités soient établies».
Pendant plusieurs semaines début 2011, de nombreuses villes marocaines avaient été le théâtre de manifestations exigeant plus de démocratie et de justice sociale, et dénonçant la corruption.