La Belgique se fait épingler par l'ONG Human Rights Watch sur sa politique de lutte contre le terrorisme

Publié par DK News le 05-11-2016, 16h42 | 41

L’organisation non gouvernementale Human Rights Watch a épinglé vendredi la Belgique pour sa politique de lutte contre le terrorisme, soutenant que le cadre législatif adopté par les autorités belges après les attentats de Paris et de Bruxelles "menace les droits fondamentaux" des personnes.

Plusieurs lois et réglementations adoptées par le gouvernement fédéral belge en réponse aux attaques qui ont secoué Paris en novembre 2015 et Bruxelles en mars 2016 "violent les droits fondamentaux" des personnes, selon cette ONG qui énumère au moins six textes législatifs.
Dans un rapport publié vendredi, Human Rights Watch pointe du doigt la criminalisation des déplacements hors de Belgique "avec une intention terroriste" et la possibilité de déchéance de nationalité pour les binatioanux.

"Nous voulons que les autorités belges révisent certaines lois, formulées de manière vague dont l’interprétation pourrait conduire à des arrestations et à des condamnations abusives", a plaidé Letta Tayler, chercheuse sur les questions liées à la lutte antiterroriste à HRW, dans une déclaration à la presse.

Cette ONG a critiqué, en outre, vertement la politique d’isolement de longue durée en prison des détenus accusés ou reconnus coupables d’actes terroristes, jugeant "excessive" cette politique au regard de l’objectif affiché de lutte contre la radicalisation en prison.

"La maltraitance des détenus viole les lois internationales", a-t-elle rappelé, soulignant que certaines personnes, mêmes détenues en prison, peuvent ne pas être encore reconnues coupables de crimes.
Human Rights Watch a fait également état, dans son rapport, de nombreux cas de violences physiques lors des opérations de contrôle ou des perquisitions menées par les forces de l’ordre sur des personnes finalement innocentées.

Cette ONG affirme dans son rapport avoir recensé 26 cas de violences, verbales ou physiques, ayant touché des musulmans et particulièrement, des personnes d’origine nord-africaine. "Nous souhaitons également que le gouvernement belge applique la tolérance zéro concernant les violences policières", a-t-elle ajouté, soulignant que "pour être efficace, la réponse doit être mesurée et conforme à la légalité afin d’unir les gens contre le terrorisme et non les diviser". Réagissant au rapport critique de l’ONG HRW, le ministre belge de la Justice, Koen Geens, a affirmé que la politique antiterroriste actuellement mise en £uvre par le gouvernement fédéral belge est "une bonne solution intermédiaire" entre la nécessité d’intervenir et le respect des droits de l’Homme.

Le ministre belge de la Justice a affirmé, en outre, que les lois antiterroristes ont été élaborées dans le respect des droits de l’Homme, marquant, néanmoins, sa disposition à "améliorer la législation actuelle".