Le Conseil de l’UE donne son feu vert pour la prolongation exceptionnelle des contrôles aux frontières

Publié par DK News le 12-11-2016, 16h50 | 30

Le Conseil de l’Union européenne (UE) a donné vendredi son feu vert à la prolongation exceptionnelle de trois mois des contrôles aux frontières de cinq pays de l’espace Schengen, rétablis en réponse à la crise migratoire.

"Le Conseil a approuvé aujourd'hui la recommandation de la Commission de prolonger des contrôles temporaires sur certains frontières intérieures de Schengen", a indiqué, dans un communiqué, le Conseil de l’UE qui représente les 28 Etats membres de l’Union. Ce régime spécial qui concerne l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark et la Suède ainsi que la Norvège, expirait le 15 novembre.
La Commission européenne a recommandé le 25 octobre dernier de prolonger de trois mois supplémentaires les contrôles réintroduits  à certaines frontières intérieures de l’espace Schengen, jugeant les conditions pour un retour à un fonctionnement normal de cet espace "pas encore remplies".
La Commission européenne considère en effet, que même si la situation "s'est peu à peu stabilisée", les conditions d'un retour au fonctionnement normal de l'espace Schengen prévues par la feuille de route "revenir à l’esprit Schengen", "ne sont pas encore remplies".
"Nous travaillons sans relâche pour revenir le plus tôt possible au fonctionnement normal de l’espace Schengen, et des progrès significatifs ont  été accomplis en ce sens. Mais nous sommes malheureusement encore loin du but", avait déclaré le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans.
Le commissaire européen pour la migration et les affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, a assuré de son côté que la Commission européenne a pris, ces derniers mois, "d’importantes mesures" pour remédier aux manquements constatés aux frontières extérieures de l’UE. Mais, en vain.
La situation en Grèce et dans certains Etats membres de l’Union ne permet pas la levée des contrôles temporaires, a estimé la Commission européenne qui appréhende une augmentation des mouvements secondaires de migrants en situation irrégulière et de demandeurs d'asile dans les cinq pays qui croulent déjà sous le poids de demandes d'asile présentées au cours de l'année écoulée, ainsi que les demandes qui continuent de leur parvenir.
La Commission européenne avait  plaidé, en outre, pour la pleine application des règles de Dublin qui doivent être rétablies, selon elle, "avec l'entière participation de la Grèce". Ce texte donne la possibilité de renvoyer les demandeurs d’asile vers le premier pays européen où ils sont arrivés.
La Grèce où plus de 55.000 migrants, dont beaucoup de femmes et d’enfants, sont coincés, en raison des décisions non coordonnées prises par les gouvernements d’autres pays membres de l’Union, notamment l'Autriche, la Hongrie et la Slovénie qui ont, ces dernières mois, presque fermé leurs frontières aux migrants, y compris aux réfugiés, pourrait se transformer, progressivement, en un vaste camp pour réfugiés.
Le refus opposé par certains pays membres de l’Union d’accueillir les migrants a amené la Commission à envisager cette possibilité.
Même l'Allemagne qui a accueilli jusqu'à présent le plus grand nombre de réfugiés, notamment syriens, envisage, aujourd'hui de recommencer à envoyer des réfugiés vers la Grèce, conformément aux principes du règlement de Dublin. L’Allemagne n’a cependant renvoyé personne vers la Grèce depuis 2011, depuis que la Cour de justice européenne et la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) ont jugé que le système d’asile grec était partiellement défaillant. La Commission européenne a déjà octroyé à la Grèce près de 200 millions d’euros depuis le début de l’année pour permettre à ce pays d'améliorer les infrastructures d'accueil et les conditions de vie des réfugiés.
Elle a également engagé une réforme de ce règlement pour que les pays d’arrivées ne doivent pas gérer seuls l’afflux de migrants. Une proposition à laquelle s’opposent certains pays membres, notamment les pays d’Europe de l’Est.