Croissance de la demande d'énergie : Les énergies renouvelables et le gaz naturel sont les "grands gagnants" (AIE)

Publié par DKNews le 16-11-2016, 18h04 | 77

Les énergies renouvelables et le gaz naturel seront les "grands gagnants" de la course pour la croissance de la demande d'énergie jusqu'à 2040, a estimé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport publié hier.

"En raison des grandes transformations du système énergétique mondial qui auront lieu au cours des prochaines décennies, les énergies renouvelables et le gaz naturel seront les grands gagnants de la course pour la croissance de la demande d'énergie jusqu'en 2040", a expliqué l’AIE dans la dernière édition du World Energy Outlook Publication.

Cependant, en analysant les engagements des pays pris pour l'Accord de Paris sur le changement climatique, l’agence a constaté que l'ère des combustibles fossiles "semble loin d'être terminée.

Pourtant, a-t-elle relevé, les politiques gouvernementales ainsi que les réductions de coûts dans le secteur de l'énergie devraient permettre une augmentation des énergies renouvelables et des améliorations de l'efficacité énergétique au cours des 25 prochaines années, faisant observer que le gaz naturel continue son ascension sur le marché, alors que les parts de charbon et d'huile chutent.

A cette occasion, le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, a noté que dans les 25 prochaines années, le gaz naturel, mais surtout l'énergie éolienne et solaire, remplaceront "le champion des 25 dernières années, le charbon". Mais, a-t-il averti, les politiques gouvernementales "détermineront où nous allons".

Cette transformation du mix énergétique global décrit dans le rapport signifie que les risques pour la sécurité énergétique évoluent également. Les préoccupations traditionnelles liées à l'approvisionnement en pétrole et en gaz "demeurent et sont renforcées par des baisses record des niveaux d'investissement".

Le rapport explique qu'une autre année de baisse des investissements pétroliers en amont en 2017 "créerait un risque significatif de déficit de la nouvelle offre conventionnelle d'ici à quelques années". 

Pour l’AIE, les investissements dans le pétrole et le gaz restent, à long terme, "essentiels pour répondre à la demande et remplacer la production en baisse", soutenant que la croissance des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique "atténue l'appel aux importations de pétrole et de gaz dans de nombreux pays".

C’est dans cette perspective que M. Birol a estimé que le monde entre dans une période de "plus grande volatilité" des prix du pétrole.

"Si les prix du pétrole augmentent à court terme, les producteurs de schiste peuvent réagir assez rapidement pour mettre plus de pétrole sur le marché, produisant ainsi un mouvement de virage", a-t-il expliqué, prévoyant que des investissements modérés dans de nouveaux projets pétroliers conventionnels pourraient aboutir à des conséquences "profondes à plus long terme".

Pour l’AIE, la demande mondiale de pétrole continue de croître jusqu'à 2040, principalement "en raison du manque de solutions de rechange faciles au pétrole dans le fret routier, l'aviation et la pétrochimie", soulignant que toutefois, la demande de pétrole pour les voitures particulières diminuera alors même que le nombre de véhicules doublera au cours du prochain quart de siècle, grâce notamment à l'amélioration de l'efficacité, mais aussi aux biocarburants et à l'augmentation de la propriété des voitures électriques.