France : Emmanuel Macron en marche pour la présidentielle, le clivage droite-gauche en question

Publié par DK News le 18-11-2016, 16h58 | 32

Le nouveau venu en politique, le fondateur du mouvement "En marche !", Emmanuel Macron, a annoncé mercredi qu’il s’engageait pour la présidentielle de mai 2017, proposant ainsi une alternative au clivage droite-gauche dans le système politique français.

Pour de nombreux observateurs dans les milieux politico-médiatiques, la candidature de l’ancien ministre de l’Economie (38 ans), alors qu’il n’appartient à aucun grand parti, "se veut contre le système établi", le qualifiant ainsi d'"anticonformiste".

La création de son mouvement politique au printemps dernier a prévalu, à celui qui a emprunté "une voie royale des élites", une foule de critiques provenant de la droite ou de la gauche allant jusqu’à le traiter de "perturbateur" de la présidentielle qui "roule pour Hollande" où "derrière lui se cachent des financiers", notamment lorsqu’il affiché sa volonté de s'extirper "des jeux d'appareils" pour proposer aux Français une refonte du système sociopolitique, lui suggérant de refaire ses classes.

Dans son discours annonçant sa candidature, Emmanuel Macron a affirmé qu’il refusait le "statu quo" voulant amorcer une révolution démocratique "profonde" qui veut débloquer le système politique.
Mais il reste cependant, selon des observateurs, "inaccessible" pour de nombreux français qui doutent de ses capacités de réformer le modèle social qu’il juge lui-même dépassé et de pourvoir arriver à s’imposer en face d’hommes politiques que les responsabilités et les batailles électorales ont forgés. Ce qui a fait dire à Jean-Pierre Chevènement, ancien candidat à la présidentielle qu’Emmanuel Macron est "courageux" de se porter candidat, "d'autant plus qu'il n'est pas soutenu par un grand parti", s’interrogeant s’il avait des idées nouvelles.
"A ce jour, je ne les discerne pas", a-t-il dit et son discours d'annonce de candidature ne contenait "rien de bouleversant".

Selon des indiscrétions du président François Hollande, rapportées par des médias, Macron, sur qui il a dit qu’il l’avait trahi "par méthode" en lui présentant sa démission du gouvernement, "a pris goût à la politique", le qualifiant de quelqu’un n’ayant pas d'expérience et croyant "qu'on pouvait surgir et bousculer toutes les règles".

Ses détracteurs, et ils sont nombreux, estiment que sa candidature est le résultat d’une conjonction entre son tempérament et une partie du centre-gauche plus âgée qui "veut, à travers lui, régler ses comptes avec une gauche considérée archaïque".

Mais cet énarque, qui a compris que les Français se lassaient de la classe politique qui se recycle à chaque rendez-vous électorale, peut se targuer d'avoir réuni, sans cotisation, presque 100.000 adhérents sur un projet réformateur emprunt de libéralisme qu’il devra sans doute apporter plus d’explications et de pédagogie pour donner plus de visibilité à sa démarche politique.
Certes, il veut ratisser large en partant en chasse sur les espaces d’une gauche en totale déconfiture, sur les terrains de la droite et même auprès de Marine Le Pen pour tenter de récupérer tous les mécontents.

Mais les réactions de la classe politique, après l’annonce de sa candidature, ne se sont pas fait attendre qui n’a pas ménagé mercredi ce "novice" de la politique qui lui a rappelé, comme le candidat à la primaire de la droite Jean-François Copé, que l'engagement politique "ce n'est pas l'affaire de quelques semaines ou de quelques mois, c'est un long chemin".

Pour le candidat Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle, Yannick Jadot, "le candidat autoproclamé du progrès, de l'innovation et du combat contre les rentes est aussi celui qui défend la rente, l'obsolescence et le risque du nucléaire, du diesel, des sociétés autoroutières et de la finance", alors que Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, Macro nets "une candidature de plus pour le libéralisme".