France/présidentielle : dernière ligne droite de la primaire, François Fillon bouscule la hiérarchie

Publié par DK News le 19-11-2016, 17h29 | 41

A deux jours de la primaire de la droite pour l’élection de son candidat à la présidentielle de mai 2017, le duel Alain Juppé-Nicolas Sarkozy, donnés tous deux favoris pour le deuxième tour, est bousculé par l’ancien Premier ministre François Fillon qui, non seulement gagne en notoriété, mais bouscule cette hiérarchie pour dire à ses électeurs qu’ils peuvent compter sur lui.

"N'ayez pas peur de contredire les sondages et les médias, qui avaient déjà tout arrangé à votre place", avait-il lancé jeudi soir lors du dernier débat télévisé très suivi par les Français avant l’élection de ce jour.
Devant l'ancien chef de l'Etat mettant en avant son "expérience", son "autorité" et son "énergie" et l’ancien Premier ministre, maire de Bordeaux, incitant à venir "voter en masse", François Fillon, qui a été le Premier ministre de Sarkozy de bout en bout, se dresse comme une alternative sérieuse, selon de nombreux observateurs, maîtrisant les dossiers, tant sur le plan interne qu’externe.

Mais, comme l’a souligné vendredi le quotidien économique Les Echos, il "n'a pas encore attrapé l'os", même s’il s'en approche. Le journal relève cependant qu’il est "resté tenace et cohérent", pour pouvoir donner "des sueurs froides aux favoris, aux sondeurs et aux médias qui ne l'ont pas vu venir".
Par ailleurs, si le débat télévisé de jeudi soir n’a rien apporté de nouveau aux Français, il a permis aux vieux routiers de la politique, Sarkozy et Juppé, de confirmer leurs pertinence et intransigeance face aux dossiers d’actualité tels que la lutte contre le terrorisme, la déradicalisation, l’intervention en Syrie et en Irak, les flux migratoires, mais aucun des sept candidats à la primaire n’a, de l’avis des observateurs, de solution miracle pour la lutte contre le chômage et la pauvreté.

Ce qui pousse, d’une manière ou d’une autre, l’électorat de la droite et du centre à lorgner du côté du Front national, un parti qui n’a jamais caché ses "recettes" extrêmes et qui a été en quelque sorte encouragé par l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis.
En France, tout le monde s’accorde à dire que, face à la déconfiture de la gauche et l’amincissement des chances du président sortant pour briguer un deuxième mandat, le futur président serait de droite, d’autant, selon un sympathisant du Front de gauche, qui a déclaré à l’APS, "le peuple français a été de tout temps à droite".

La gestion très critiquée du mandat de François Hollande a renforcé, estime-t-on dans les milieux médiatiques, la conviction de la droite qu’il "ne veut plus se perdre dans les compromis ou hésitations".
Sa thématique trouve son essence dans les mécontentements de la société française et le monde de l’entreprise : recul de l'Etat, retrait du service public, libéralisation du marché du travail, allégement de la fiscalité sur les plus hauts revenus, réforme de l’école, contournement des conventions collectives, abattements sur les bénéfices, suspension du regroupement familial pour les étrangers, chasse à l'immigré, organisation de l’islam en France, etc.

Les pronostics pour aujourd’hui semblent difficiles lorsque les résultats des sondages sont devenus, ces derniers jours, très fluctuants : un Juppé perdant quelques points, un Sarkozy se maintenant et un Fillon sans cesse grimpant. Mais, les observateurs sont nombreux à vouloir savoir comment se comporteraient aujourd’hui les électeurs face l’ancien président "mouillé" dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, selon les témoignages et les informations filtrées par l’instruction du dossier.

Le prochain candidat de la droite aura, sans doute, du pain sur la planche, estime-ton, pour contrecarrer l’ascension de Marine Le Pen et son parti, même si elle peine à trouver de la finance pour sa campagne électorale.