Des bruits forts seraient mauvais pour la santé

Publié par DK News le 20-11-2016, 14h16 | 34

Le bruit trop fort serait non seulement mauvais pour la faculté auditive mais augmenterait le risque de développer d'autres problèmes santé, selon une nouvelle étude britannique.

La maladie du cœur, l'hypertension artérielle, le manque du sommeil et les troubles de développement cognitif chez les enfants. Autant de risques santé que pourraient entrainer des bruits trop forts, selon une nouvelle étude publiée par l'université de Queen Mary à Londres (Royaume-Uni). Selon les auteurs, ces bruits nuiraient à la santé en raison de la perturbation des cycles du sommeil et le stress qu'ils engendrent.
« On a étudié l'impact de la pollution de l'air sur la santé publique, mais on ne traite pas aussi sérieusement l'impact du bruit [sur la santé] », regrette l'auteur principal de l'étude, le Dr Richard L. Neitzel.

En 1974, l'Environmental Protection Agency (EPA) a fixé à 55 décibels en moyenne la limite d'exposition au bruit à ne pas dépasser chaque jour. 55 décibels serait l'équivalent du bruit d'une conversation en salle ou le bruit de fond en public, selon les estimations de l'université de Purdue (Etats-Unis). Mais le Dr Richard L . Neitzel explique que l'urbanisation expose les personnes à des niveaux sonores toujours plus élevés. Les limites conseillées par l'EPA pourraient aujourd'hui être obsolètes.

Selon l'équipe de chercheurs, environ une moitié des personnes américaines seraient exposées à une moyenne quotidienne de 58 décibels par jour - à peu près l'équivalent du bruit émis par un climatiseur. Ils estiment que 14% des américains pourrait être exposés à environ 65 décibels par jour - l'équivalent du bruit d'un aspirateur.

Les chercheurs affirment que le risque d'hypertension artérielle et de cardiopathie augmenterait de de 7 à 17% chaque fois que l'exposition au bruit grimpe de 10 décibels. En revanche, ils suggèrent que réduire l'exposition au bruit de 5 décibels par jour pourrait réduire le risque d'hypertension artérielle chez 1.8% des américains.Pour se protéger des dommages de la pollution sonore, le Dr Neitzel conseille de lacer son lit loin du bruit de la rue.

Ronflement : les femmes font de plus en plus de bruits !

Et oui, il n’y a pas que les hommes qui ronflent ! Les femmes aussi peuvent déranger leur partenaire pendant la nuit…
« Les femmes n'aiment pas penser qu'elles ronflent et pourtant elles représentent 40 % des ronfleurs», explique le Dr Martin Allen, médecin consultant à l'hôpital universitaire de North Staffordshire, et porte-parole de la British Lung Fondation.
Ce chiffre est évalué sur les demandes de rendez-vous reçues par les cliniques qui traitent le ronflement. Dix fois plus de patients de sexe féminin qu’il y a deux ans consultent. De plus en plus de femmes cherchent une solution médicale ou chirurgicale pour résoudre ce problème d’habitude attribué aux hommes en surpoids.

Le Dr Martin Allen, médecin consultant à l'hôpital universitaire de North Staffordshire explique
les femmes représentent désormais près d'un quart de tous les patients « ronflants » à la clinique privée et les rendez-vous pris par les femmes entre 20 et 30 ans sont quinze fois plus nombreux en 2012 qu’en 2010.
 
Les facteurs qui expliquent ce changement
Les femmes, aujourd’hui ont de plus de plus de comportements dits « masculin ». Elles boivent plus de l’alcool, fument davantage et mangent moins sainement qu’avant. Tous ces changements d’habitudes peuvent entraîner les ronflements. De plus, elles avouent aussi plus facilement avoir cette pathologie. Ce qui est une « bonne nouvelle » car le ronflement n’est pas qu’un problème sonore. Il peut impliquer des troubles médicaux plus graves, tels que l’apnée du sommeil, des rhino sinusites chroniques ou le surpoids.

Le bruit aurait un impact sur le tour de taille

La pollution sonore pourrait jouer sur le surpoids voire l'obésité. La faute au stress qui en découle, selon des chercheurs suédois. Trafic automobile, tondeuse à gazon, sirènes de pompier, voisins bruyants. Nous sommes tous malgré nous plus ou moins contraints de cohabiter avec des sources de nuisance sonore. Si le bruit peut donner mal à la tête, il pourrait aussi jouer insidieusement sur notre tour de taille. Des chercheurs suédois de l'Institut Karolinska ont découvert que le bruit lié à la vie urbaine mettait nos oreilles mais aussi notre poids à rude épreuve.

Les spécialistes en médecine environnementale, moléculaire et endocrinologie ont suivi 5075 hommes et femmes, âgés de 43 à 66 ans, entre 2002 et 2006. Le panel vivait à proximité du centre-ville de Stockholm. Les participants ont rempli tout au long de l'expérience des questionnaires médicaux portant sur leur mode de vie (activité physique, niveau de stress, santé globale). L'évolution de leur tension artérielle, de leur rapport taille-hanche moyen et de leur masse corporelle grasse a été notée par les chercheurs.

Les résultats parus dans la revue spécialisée Occupational and Environmental Medicine, montrent que les Suédois vivant à côté des routes, lignes de chemin de fer ou aéroport sont plus à risque de prendre du tour de taille. Pour chaque augmentation de 5 décibels, les habitants voyaient leur tour de taille gagner 0,21 cm de plus en moyenne. Cette incidence sur la charge pondérale pourrait s'expliquer par la hausse de cortisol, l'hormone libérée par l'organisme en cas de stress. Des conclusions qui devraient encourager les citadins à s'éloigner en périphérie des villes.

Un mal de plus en plus perceptible
"L'exposition au bruits de la circulation [routière, aérienne et ferroviaire] augmente avec l'urbanisation et l'accroissement du traffic", rappelle l'auteur de l'étude Goran Pershagen à CBS. Il est d'autant plus important d'évaluer entièrement les conséquences pour la santé public de ce développement".
Le bruit est un mal de plus en plus reconnu par les scientifiques. Selon l'Agence européenne de l'environnement (EEA), la pollution sonore tuerait indirectement 10 000 personnes par an dans l'Union européenne. Le bruit entraînerait en effet du stress, des troubles du sommeil et aurait un impact sur la santé cardiovasculaire.