Etats-Unis : Le candidat de Trump pour le poste de procureur général va peser sur la politique d'immigration

Publié par DK News le 23-11-2016, 16h58 | 24

Le candidat choisi pour le poste de procureur général, le sénateur Jeff Sessions, va largement peser sur la politique d’immigration américaine en limitant notamment le nombre d’immigrés admis légalement aux Etats-Unis, estiment plusieurs observateurs, cités mardi par la presse américaine.
Principal opposant à la réforme de l’immigration au Sénat, Jeff Sessions, a £uvré pendant plusieurs années à réprimer l’immigration clandestine et à augmenter le nombre d’étrangers déportés des Etats-Unis.

"En tant que procureur général des Etats-Unis, Sessions sera bien placé pour transformer ses idées en réalité" notamment si le président américain élu
Donald Trump maintient ses promesses électorales concernant la lutte contre l’immigration clandestine, a commenté mardi Associated Press.
Le futur Procureur général "a été en phase avec le président élu sur la nécessité de sécuriser les frontières, limiter l'immigration légale et expulser les étrangers sans papiers", a souligné Business Insider.

Aux Etats-Unis, les lois sur l’immigration sont appliquées par plusieurs organismes mais le département de la justice joue un rôle crucial dans l’élaboration des politiques et l’établissement des fondements juridiques qui façonnent le régime d’immigration.
Sessions pourrait, en tant que premier responsable du département de la Justice, exécuter des man£uvres pour limiter le nombre de réfugiés et annuler la loi qui protègent les mineurs non accompagnés contre l'expulsion.

"Le procureur général a beaucoup de pouvoir quand il s'agit de l'immigration", a expliqué à Associated Press, Stephen Yale-Loehr, professeur à la faculté de droit de Cornell.
"Il a un siège à la table (des discussions) quand des décisions importantes sont prises", a-t-il précisé.
Le procureur général peut en effet ordonner aux procureurs fédéraux d’augmenter le nombre d'affaires criminelles intentées contre les immigrés, accorder la priorité au recrutement des juges pour les tribunaux fédéraux d'immigration ou complètement contester les politiques d’immigration de l’Etat, selon ce juriste.

700.000 immigrés menacés d’expulsion
Le département de la justice qui avait défendu au cours des dernières années la politique d’Obama concernant la protection des immigrés notamment les enfants non accompagnés s’apprête à changer de cap en annulant ce dispositif qualifié par les républicains d’"amnistie déguisée".
Sessions pourrait à ce propos peser de son influence pour mettre en £uvre certaines des promesses de Trump ce qui peut se traduire par l’expulsion de plus de 700.000 immigrés clandestins, selon les chiffres évoqués mardi par la presse américaine.

"Avec un simple trait de plume", le département de la Justice pourrait prendre des décisions qui "auraient de grandes implications à travers le pays", a souligné Victor Cerda, un ancien avocat qui avait dirigé le service d’immigration au ministère de la Justice américain.
Le changement de cap en matière de politique d’immigration devrait imposer au département de la justice, en tant que ministère public, de cesser de défendre les immigrés dans les litiges qui les opposent à l’Etat, selon plusieurs observateurs. Le ministère de la Justice à travers son bureau en charge des litiges en matière d’immigration  avait intenté plusieurs procès contre l’Etat pour défendre des immigrés clandestins.

"Les tribunaux ont toujours accordé une plus grande attention lorsque les Etats sont partie" du procès, a expliqué Bill Hing, professeur à l'université de San Francisco.
Désormais, les organisations de protection des droits des immigrés doivent "compter sur leurs propres ressources" pour mener ces procès devant la justice, a indiqué Thomas Saenz, président et avocat général du Fond de défense juridique américano-mexicain.