La maladie de Parkinson démarrerait dans l'intestin

Publié par DK News le 04-12-2016, 16h08 | 45

Les médecins qui soignent les patients atteints de la maladie de Parkinson savent que la maladie est souvent accompagnée d'un dérèglement du système digestif (constipation, ballonnements, indigestion, difficulté à avaler...). Ces symptômes apparaissent souvent avec les premiers troubles moteurs.

Une nouvelle étude de l'Institut de technologie de Californie aux Etats-Unis, publiée dans la revue Cell , laisse entendre que ces troubles intestinaux ne seraient pas la conséquence de la maladie de Parkinson mais joueraient un rôle crucial dès l'origine et le développement des troubles.

Il existerait un profil microbien propre aux malades atteints de Parkinson
En étudiant les troubles du cerveau sur des souris, les chercheurs ont découvert que les modifications du microbiome pouvaient déclencher la maladie de Parkinson.

Lorsqu'ils ont transplanté des échantillons fécaux de personnes atteintes de la maladie sur des souris stériles exemptes de tout germe mais génétiquement modifiées pour développer la maladie de Parkinson, les symptômes se sont aggravés. Alors qu'aucun symptôme n'est apparu sur les souris qui ont reçu des échantillons de bactéries intestinales de personnes non atteintes par la maladie de Parkinson.

"Ce que nous extrapolons, c'est qu'il existe un profil microbien différent qui régule la maladie de Parkinson. Les bactéries doivent libérer des substances chimiques qui activent certaines zones du cerveau et provoquent des dommages" explique à la BBC le Dr Sarkis Mazmanian, principal auteur de l'étude. "Plus généralement, cette recherche révèle qu'une maladie neurodégénérative peut avoir ses origines dans l'intestin et non seulement dans le cerveau comme on l'avait pensé auparavant".

La dépression fait le lit de la maladie de Parkinson
La dépression est associée à un risque accru de maladie de Parkinson, selon une nouvelle étude. Et plus grave est la dépression, plus important est le risque.

Des chercheurs suédois ont comparé 140 000 malades souffrant de dépression avec un groupe de 420 000 personnes qui n'en souffraient pas. Ils ont suivi les patients de ce groupe entre 7 et 25 ans et durant cette période, 3260 cas de maladie de Parkinson se sont déclarés. Ils ont alors constaté que le taux de maladie de Parkinson chez les personnes dépressives était trois fois supérieur à celui des personnes non atteintes par la maladie. En outre, ce risque était plus élevé chez les patients hospitalisés pour dépression, ce qui suggère que plus grave est la dépression, plus important est le risque.

Selon l'auteur principal de cette étude, le Pr Peter Nordstrom, gériatre à l'Université d'Umea en Suède, il y a deux explications possibles à ce lien entre les deux maladies : "Il se peut que la dépression endommage certaines zones du cerveau, ce qui fait le lit de la maladie de Parkinson. Mais il se peut également qu'au tout début de la maladie de Parkinson, les patients soient plus enclins à souffrir de dépression. Pour l'instant il est impossible de tirer une conclusion" souligne le Pr Nordstrom.

Récemment, une autre étude a montré que les migraineux étaient, eux aussi, enclins à souffrir de la maladie de Parkinson. Le risque serait multiplié par deux chez les personnes souffrant de migraine.