Rejet de la réforme constitutionnelle en Italie : Ciao Matteo !

Publié par Cherbal E-M le 05-12-2016, 15h31 | 41

L’Italie met à nouveau le pied dans une période d‘incertitude et probablement d’instabilité à la suite de l’annonce de la démission du président du conseil italien, Matteo Renzi, désavoué par référendum dans sa proposition de réforme constitutionnelle.

Il n’a, en effet obtenu que près de 40% de oui pour sa proposition de réduction des pouvoirs du sénat et de limitation du nombre des régions rejetée à 60% par les électeurs italiens qui ont ainsi donné raison aux nombreuses voix opposées à la démarche du chef de l’exécutif italien. 

« Une large majorité de la classe politique, de la droite classique aux populistes du Mouvement 5 Etoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord, en passant par tous les extrêmes et même des ‘’frondeurs’’ du Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi, appelait à voter ‘’non’’ en dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement », écrit à e sujet le site du quotidien d’information gratuit 20minutes.fr qui parle d’un ‘’ camouflet des urnes.’’

Alors que rien ne l’obligeait à lier son sort politique au résultat de cette consultation, Matteo Renzi a donc préféré   tirer les conséquences de cette  défaite qu’il a trouvée   extraordinairement claire’’, pour annoncer que ‘’l’expérience de mon gouvernement s’arrête’’ et promettre la présentation de sa démission dès le lundi prochain au président de la République Sergio Mattarella .

D’aucuns sont vite montés au créneau  pour annoncer que la première victime du résultat du référendum c’est plutôt l’euro qui, juste après l’annonce des résultats, a effectivement brutalement chuté devant la devise américaine. Cela ne fait un peu trop pour la monnaie européenne qui vient juste de subir le Brexit et qui voit maintenant la troisième économique d’Europe  risquer de vaciller dans les méandres de l’incertitude.

Au plan politique, des voiles se font également voir sur le cours futur des choses avec des pronostics sur le prochain exécutif. « Le Mouvement 5-Etoiles de Beppe Grillo, qui prône un référendum sur l'appartenance de l'Italie à la zone euro, n'a pas tardé à s'engouffrer dans la brèche qui s'est ouverte avec les résultats du référendum d'hier en Italie », indique lefiogaro.fr qui se fait l‘écho des propos de responsables de cette formation politique se disant prêt à prendre le relai. Ce mouvement est réputé hostile à l’appartenance à la zone euro ainsi qu’à la classe politique traditionnelle en Italie.

Si l’on considère, comme le souligne le site www.challenges.fr que Matteo Renzi, « l'ancien maire de Florence est arrivé au pouvoir début 2014 en promettant de "mettre à la casse" l'ancienne classe politique et de donner un coup de fouet à l'Italie en libéralisant son économie et en réformant ses institutions », on s’aperçoit que le mouvement de repli sur soi et de regain des conservateurs qui balaie le monde actuellement, n’a pas épargné l’Italie. Pour le président François Hollande, qui a dit «prendre acte avec respect de la décision », et reconnu à Matteo Renzi « son dynamisme et ses qualités mises au service de réformes courageuses pour son pays», le souhait est  «que l'Italie trouve en elle-même les ressorts pour surmonter cette situation».

CEM