France : L’air parisien affecté depuis 10 jours, la pollution un enjeu de santé publique

Publié par DKNews le 09-12-2016, 14h51 | 30

La capitale de la COP21, où le monde entier s’est engagé à réduire les émissions de gaz, souffre depuis une dizaine de jour d’un pic de pollution sans précédent obligeant les autorités à prendre des mesures à cet épisode persistant de pollution devenu un enjeu de santé publique.

Selon les prévisions, Paris et sa banlieue devraient sortir ce week-end de cet épisode. «Les émissions de particules baissent généralement le week-end, avec le trafic, et le vent devrait se lever et disperser une part de la pollution», a expliqué vendredi Amélie Fritz, pour l’agence Airparif, qui mesure la pollution.

Durant quatre jours, les transports publics étaient gratuits et la circulation en pleine capitale était alternée, alors qu’à Lyon ces mesures ont été appliquées vendredi pour la première fois.

Selon Airparif, cet épisode de pollution qui a touché la capitale est le «plus long» et le «plus intense» observé en hiver depuis dix ans.

La dégradation de la qualité de l’air ne concerne seulement Paris. Selon l’agence, un «nuage» de pollution est observé dans l’Ouest, autour de Bordeaux et sur la moitié est de la France, en particulier vers Troyes et dans le couloir rhodanien.

Sur le plan de la santé, cette pollution se traduit par des gênes légères : toux, irritation de la gorge et des yeux, mais les personnes sensibles, les très jeunes enfants ou les personnes âgées, peuvent développer des affections respiratoires ou cardiovasculaires.

A cet effet, le ministère de la Santé a prodigué des recommandations pour cette frange de la population, notamment pour les personnes adultes, à éviter les activités sportives, en plein air, comme en intérieur. En cas de gêne respiratoire ou cardiaque inhabituelle, il faut consulter un médecin ou un pharmacien et ne pas hésiter à demander si le traitement pris doit être adapté.

Il faut également réduire le temps passé dehors et éviter de se promener aux abords les axes routiers aux heures de pointe.

L'impact de la pollution sur la capitale française a déjà inquiété, en septembre dernier, les autorités françaises.

Selon un rapport de Santé publique France, publié en septembre, la pollution tue à Paris 60 fois plus que l’insécurité routière, avec environ 2 500 personnes qui meurent chaque année de l’exposition aux polluants atmosphériques, en partie émis par les voitures.

Le rapport a indiqué que la pollution atmosphérique sur la santé en France correspond à une perte d’espérance de vie pouvant dépasser 2 ans dans les villes les plus exposées, et au-delà des grandes villes, faisant remarquer que la mortalité liée à la pollution particulaire est «toujours aussi importante».

Il fait état de 48 000 décès par an à cause de la pollution, relevant que si les effets de cette pollution sont «plus importants» dans les grandes villes, les villes moyennes et petites ainsi que les milieux ruraux "sont aussi concernées".

Dans un contexte plus global, un rapport «World Energy Outlook Special Report 2016 : Energy and Air Pollution», publié par l’AIE en juin dernier, indiquait que la pollution atmosphérique provoque près de 6,5 millions de décès prématurés.

«La pollution atmosphérique, intimement liée au secteur énergétique, est à l’origine d’une crise majeure de la santé publique. La mauvaise qualité de l’air provoque près de 6,5 millions de décès chaque année.

Elle se place en quatrième position des menaces les plus importantes pour la santé humaine, juste derrière la tension artérielle élevée, les risques liés à l’alimentation et le tabac», avait précisé AIE.