Egypte/circulation : Les embouteillages coûtent quelque 8 milliards de dollars en 2011 et le double en 2030

Publié par DKNews le 09-12-2016, 14h51 | 37

Les embouteillages, retards de libraison, et gaspillage de carburant ont coûté à l'Egypte quelque 8 milliards de dollars (7,5 milliards d'euros) en 2011, soit 3,6% du PIB, un chiffre qui devrait plus que doubler d'ici 2030, selon la Banque mondiale.

Selon des chiffres officiels, environ 3,3 millions de voitures circulent dans les rues du Caire. Et malgré le périphérique et un entrelacs d'autoroutes et de ponts construits pour résorber un trafic en augmentation, les bouchons demeurent.

Un des habitants du Caire, Mostafa Ekram, cité par l'AFP, affronte chaque jour et dans un concert de klaxons incessant, la frénésie des embouteillages de la capitale, les piétons qui traversent à tout moment, les tuk-tuk qui slaloment entre les voitures et même les carrioles tirées par des ânes, en l'absence quasi-généralisée de feux de signalisation et de passages cloutés.

Une scène familière au Caire, mégalopole de quelque 20 millions d'habitants où le code de la route est rarement respecté et où les embouteillages peuvent durer jusqu'à tard dans la nuit.
«J'ai l'impression d'être un prisonnier dans une voiture qui cherche à s'échapper», se lamente M. Ekram, jeune directeur commercial cité par l'agence.

«Les embouteillages usent ton énergie et ton temps», dit-il. Heba Essam, employée dans une multinationale, dit que lorsqu'elle prend la voiture, elle y passe près de quatre heures par jour.
Face au chaos, les autorités ont adopté ces deux dernières années un plan qui prévoit l'installation de caméras à tous les carrefours et de radars sur les routes accidentogènes. Elles étudient aussi la possibilité d'espacer les horaires des fonctionnaires pour alléger la congestion.

Selon le colonel de police Emad Hamad, un responsable de la circulation, «le principal problème, c'est l'attitude des citoyens. Stationner là où c'est interdit contribue aux embouteillages», dit-il.

«Le meilleur remède» à la circulation infernale est d'avoir «des transports publics de qualité (...) pour convaincre les gens de les utiliser plutôt que de prendre leur voiture», estime Ossama Okail, professeur d'université spécialiste du trafic. Jusqu'à présent, ceux qui en ont les moyens préfèrent utiliser leur voiture malgré une hausse des prix du carburant, plutôt que d'emprunter des transports en commun «décrépits».

D'autres utilisent les taxis mais se heurtent aux mêmes problèmes d'embouteillages que les automobilistes.

«Un bus peut transporter 50 passagers, qui occuperaient normalement 40 voitures», plaide M. Okail.
Les autorités prévoient d'étendre le métro du Caire, relativement récent et jusque-là doté de trois lignes accueillant 3,5 millions d'usagers par jour. En 2015, l'Egypte a connu 14.500 accidents de la route, qui ont fait 6.000 morts et 19.000 blessés, avec en moyenne 17 décès par jour.