les examens qui permettent de le diagnostiquer

Publié par DK News le 10-12-2016, 15h07 | 38

Glaucome : les facteurs de risque

Le glaucome est une maladie du nerf optique qui détruit plus ou moins rapidement les cellules de la rétine chargées transmettre les images captées par l'œil au cerveau. Maladie redoutable, elle évolue silencieusement, sans douleur et vous ne présentez ni symptôme, ni perte de vision.

On estime ainsi qu'une personne sur deux atteinte de glaucome reste dans l'ignorance jusqu'à ce qu'il soit trop tard : quand le champ visuel commence à diminuer, la vision perdue ne peut pas être regagnée.

Les principaux facteurs de risque sont :

- une myopie forte (qui multiplie le risque par 3)
- l'élévation de la pression intraoculaire (l'humeur aqueuse s'accumule derrière l'iris et augmente la pression à l'intérieur de l'œil)
- l'hypertension artérielle
- les apnées du sommeil
- les prédispositions génétiques (les mêmes que pour l'insuffisance coronarienne ou l'anévrisme intra-crânien).
- l'utilisation de pesticides.

Glaucome : l'importance du dépistage
En France, environ 800 000 personnes sont traitées pour le glaucome primitif à angle ouvert également appelé glaucome chronique. Mais la Société française d'ophtalmologie estime que le même nombre de personnes en serait atteint mais non diagnostiqué : "une méta-analyse épidémiologique récente rapporte que le glaucome toucherait 2,6 % de la population. Cela veut dire qu'une personne sur deux n'est pas diagnostiquée et va, sans le savoir, vers la cécité absolue" explique le Professeur Christophe Baudouin, chef de service aux XV-XX, à Paris.

Le glaucome à angle ouvert, qui est la forme de la maladie la plus fréquente en France, évolue longtemps sans symptôme apparent : pas de douleur, pas de rougeur de l'œil, la vision centrale reste nette. Et lorsque les premiers troubles de la vision s'observent, le nerf optique est déjà en grande partie détruit. "Seuls des examens, simples et indolores, réalisés par un ophtalmologiste permettent de le dépister et le traiter" insiste le professeur Baudouin.

Le dépistage comment ça se passe ?
"La mesure de la pression intra-oculaire et l'examen de la naissance du nerf optique au fond de l'œil permettent de diagnostiquer dans un premier temps la maladie. Puis l'évaluation du champ visuel et une gonioscopie (c'est-à-dire un examen de l'angle entre l'iris et la cornée) vont permettre de préciser la nature du glaucome et son stade d'avancement" explique l'ophtalmologiste.

La mesure de la pression intra-oculaire se fait au moyen d'un tonomètre. De plus en plus d'ophtalmologistes optent pour la version sans contact, par l'envoi d'un jet d'air dans l'œil, qui n'oblige plus à utiliser de collyre anesthésiant. Une autre méthode consiste à exercer sur la cornée une pression suffisante pour l'aplanir, à l'aide d'un cône en plastique. Mais cet examen nécessite l'administration d'un collyre anesthésiant.

L'examen du nerf optique est réalisé grâce à un ophtalmoloscope, un appareil qui émet une lumière qui éclaire l'intérieur de l'œil et rend ainsi visible le point de départ du nerf. Cela permet à l'ophtalmo de constater qu'il y a des lésions ou non. Cet examen ne dure que quelques minutes mais il peut nécessiter de dilater les pupilles au moyen d'un collyre.

La mesure du champ visuel (également appelée périmétrie) consiste à faire fixer un point central dans une coupole tandis que de petits tests lumineux apparaissent brièvement dans les différentes parties du champ visuel. Il faut indiquer au fur et à mesure quelles sont les lumières que l'on perçoit, ce qui permet de se rendre compte s'il y a des zones manquantes.

La gonioscopie (ou examen de l'angle irido-cornéen) consiste à observer l'ouverture de l'angle entre l'iris et la cornée (la partie transparente de l'œil) au moyen d'une loupe spéciale placée à la surface de l'œil. Cet examen se fait sous anesthésie locale par l'instillation de gouttes dans l'œil. Cet examen est nécessaire pour distinguer le type de glaucome et pouvoir ainsi choisir le traitement adapté .

« Ces deux derniers examens ne sont pas réalisés systématiquement par l'ophtalmo mais, "à la carte" en fonction de la situation médicale du patient, essentiellement lorsque la pression oculaire est élevée ou que l'observation du fond d'œil laisse suspecter une atteinte du nerf optique. Leur interprétation ne peut être faite que par un ophtalmologiste expérimenté en ce domaine" conclut le Pr Baudouin.



un nouveau coupable identifié

Des chercheurs de l'Université Northwestern, dans l'Illinois, aux Etats-Unis, ont découvert le mécanisme à l'origine de cette maladie dégénérative du nerf optique, qui peut entraîner la cécité.
Le glaucome est une maladie associée à une pression intra-oculaire trop élevée qui finit par endommager les fibres du nerf optique et la rétine, entraînant une perte progressive de la vision. Cette pathologie est due à un blocage du passage des cellules dans le canal de Schlemm.

Ce canal permet le drainage de l'humeur aqueuse, un liquide qui protège le cristallin et nourrit la cornée.
Des chercheurs de l'Université Northwestern pensent avoir découvert l'origine de ce problème de "plomberie" associé à une pression élevée et l'apparition du glaucome. Dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), ils désignent le vrai responsable : il s'agirait en fait d'un dysfonctionnement mécanique des cellules endothéliales situées en fine couche à l'entrée du canal de Schlemm. Cette défaillance perturberait la circulation normale du "fluide oculaire".

En cas de glaucome, ces cellules deviennent plus rigides que des cellules normales. Cette rigidité empêcherait les cellules de se déformer et de laisser passer normalement l'humeur aqueuse dans le canal de Schlemm. C'est donc cette résistance du flux qui expliquerait la survenue du glaucome selon les chercheurs.

Alors qu'il n'existe pas de traitement pour soigner le glaucome, cette découverte pourrait constituer une piste pour lutter contre cette maladie. "Notre étude montre que les cellules endothéliales agissent comme des portes automatiques. Les stratégies thérapeutiques capables de modifier ces cellules pourraient potentiellement mener à un traitement contre cette affection oculaire", conclut l'étude.