Glaucome : êtes-vous à risque ?

Publié par DK News le 10-12-2016, 15h12 | 34

Le glaucome se caractérise par une détérioration progressive du nerf optique. La moitié des personnes atteintes par cette maladie l’ignore. Êtes-vous concernés ? Devez-vous vous faire dépister ?

«C'est une maladie qui entre sans frapper», disent les spécialistes à propos du glaucome. Pour le stopper avant qu'il n'altère la vue, il faut le dépister. Et consulter un ophtalmo même si on n'a pas besoin de lunettes.

Pas facile de comprendre ce qu'est un glaucome ! L'ophtalmologiste en parle quand la tension oculaire augmente, car c'est le principal signe qui permet d'y penser. Mais le glaucome est surtout une dégénérescence du nerf optique.

Celui-ci, qui envoie la lumière au cerveau, est en effet grignoté peu à peu par l'excès de tension dans l'œil. Résultat, au bout de dix à quinze ans si on ne fait rien, une diminution, puis une perte totale de la vue. Le glaucome est la première cause de cécité en France alors que cela pourrait changer.

Un examen systématique en consultation
Le fait d'avoir dans sa famille proche, une personne atteinte de glaucome multiplie par 5 ou 10 le risque d'être soi-même atteint. La probabilité augmente aussi en cas de myopie forte et si on est d'origine antillaise.

Néanmoins, tout le monde a intérêt à se faire dépister. Si vous êtes allés récemment chez l'ophtalmo, il a dû mesurer la tension à l'intérieur de l'œil. Car cela fait partie des examens de base au cours d'une consultation, même si on vient pour se faire prescrire des lunettes. On envoie pour cela un petit souffle d'air sur l'œil.

En cas de chiffre élevé, le spécialiste va plus loin en analysant le nerf optique à l'aide d'une technique d'imagerie spécifique (OTC) et en contrôlant votre champ visuel. Ce n'est que si celui-ci est diminué qu'un traitement s'impose. «Comme on ne sait pas régénérer le nerf optique et que les greffes sont expérimentales, le traitement consiste à baisser la tension oculaire», explique le Pr Philippe Denis, chef du service d'ophtalmologie à l'hôpital de la Croix Rousse (Lyon).

Dans 80% des cas, cela passe par l'instillation de gouttes dans l'œil. «Les collyres ont fait des progrès : ils contiennent moins de conservateurs, et on peut les associer dans un même flacon, ce qui permet de diminuer le nombre de gouttes», souligne le Pr Florent Apter, chef su service d'ophtalmologie au CHU de Grenoble.

Protéger le nerf optique
Néanmoins, certains ne supportent pas les collyres ou, au bout d'un moment, ceux-ci ne font plus suffisamment baisser la tension, ce qui oblige à procéder autrement. On peut alors utiliser le laser.
Le traitement consiste à faire un petit trou permettant au liquide en excès de sortir de l'œil.
La chirurgie est l'autre solution, le plus souvent sous anesthésie locale en ambulatoire. Mais combiner les deux est possible. Avec un seul but : diminuer la tension pour protéger le nerf optique.

Il fait appel à un anneau qu'on met sur l'œil (EyeOP1). Celui-ci envoie un faisceau d'ultrasons capable de coaguler une partie de la glande (corps ciliaire) qui produit le liquide circulant à l'intérieur de l'œil. Il en résulte une diminution de la quantité de liquide, donc de la tension qu'il engendrait. Disponible depuis peu dans quelques centres hospitaliers, et pour certains malades seulement, ce nouveau traitement apparait très bien toléré. Il représente une alternative à la chirurgie, mais on l'utilise également lorsque les résultats de l'intervention n'ont pas été suffisants.


un implant pour prévenir la cécité

Des chercheurs américains ont mis au point un implant oculaire qui permet de suivre l'évolution du glaucome et de prévenir la cécité. L'implant fonctionne comme un petit baromètre qui mesure constamment la pression intra-oculaire.

Les implants oculaires sont-ils la nouvelle alternative à la chirurgie ? Après l'implant "goutte de pluie" destiné à corriger définitivement la presbytie , voici que les chercheurs annoncent l'arrivée d'un implant oculaire qui permettrait de suivre l'évolution du glaucome et, donc, de prévenir la cécité.

Le glaucome est une maladie des yeux qui touche environ 1 million de personnes en France. Le liquide de l'intérieur de l'œil, l'humeur aqueuse, est mal ou plus du tout évacué. Il s'accumule, ce qui augmente la pression à l'intérieur, finissant par dégrader la rétine et le nerf optique. Sans traitement, la vue baisse progressivement et on peut devenir aveugle.

Ce qui rend le glaucome dangereux, c'est que la maladie évolue silencieusement. Les personnes qui en sont atteintes ne s'aperçoivent pas qu'elles sont en train de perdre une partie de la vision car le cerveau fait un travail incroyable pour compenser cette perte de vision. Et lorsque la perte de vision devient importante, elle est irréversible.

Un capteur implanté dans une lentille
Pour l'instant, la seule façon de déterminer la sévérité d'un glaucome chez les patients consiste à mesurer la pression intra-oculaire sur une zone de la cornée (la partie transparente de l'œil). Mais, même entre les mains d'experts, l'appareil de mesure n'est pas toujours d'une fiabilité à toute épreuve. Le Pr Ismail Araci de l'Université de Stanford (Etats-Unis) et ses collègues, ont donc mis au point un capteur qui permet de mesurer la pression intra-oculaire avec plus de précision.

La grande nouveauté de ce capteur, c'est qu'il peut être implanté dans l'œil, permettant ainsi un suivi continu de la maladie chez les personnes aux premiers stades du glaucome. Ce capteur fonctionne comme un petit baromètre. La pression intra-oculaire provoque le déplacement d'un liquide à l'intérieur du capteur. Les déplacements peuvent être enregistrés par une caméra « intelligente » ayant un adaptateur optique spécial. Pour poser ce capteur, les chercheurs suggèrent de l'implanter dans une lentille comparable à celle qui est implantée dans l'œil des personnes opérées de la cataracte.

Mais, à l'heure actuelle, les travaux des chercheurs de Stanford ont uniquement porté sur les animaux. Le capteur n'a pas encore été testé chez l'homme. En outre, il est pour l'instant impossible de savoir si le capteur est capable de fonctionner pendant plusieurs années. D'autres travaux sont donc nécessaires avant de voir ce capteur arriver sur le marché.