Ouverture à Vienne de la réunion Opep-non Opep : Confiance pour aller au-delà de l’objectif convenu de baisse de production

Publié par DKNews le 10-12-2016, 18h10 | 33

La réunion Opep et non Opep a débuté samedi à Vienne avec comme objectif d'impliquer les pays producteurs de pétrole hors-Opep dans l’effort de l’Opep visant à réduire le surplus de l’offre sur le marché afin de faire remonter les cours.

Cette rencontre, à laquelle prennent part, du côté non-Opep, douze (12) pays dont la Russie, doit examiner les modalités et les questions techniques relatives au partage des 600.000 barils/jour à réduire par les non-Opep sachant que la Russie s'est déjà engagée à réduire 300.000 barils/jour de sa production.

Elle intervient dans le sillage de l’accord historique de baisse de la production de 1,2 million de barils/jour (mbj) avec un plafond de 32,5 mbj conclu par l’Opep le 30 novembre en application de celui d’Alger de septembre dernier.

Le ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, a eu vendredi soir une séance de travail avec le SG de l’Opep Mohamed Barkindo avant de s’entretenir avec ses homologues du Sultanat d’Oman et du Venezuela respectivement Mohamed Roumhi et Eulogio d’El Pino.

Outre cet accord qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017, la réunion de l’Opep de novembre dernier avait également décidé de créer un Comité de suivi de haut niveau composé de ministres de l’Energie de l’Algérie, du Koweït et du Venezuela pour suivre la mise en £uvre de cet accord.

L’optimisme était de mise samedi à Vienne lors de la réunion de l’Opep avec des pays producteurs hors Opep pour aller même au-delà de l’objectif déjà convenu de baisse de production par les non-Opep pour un retrait de 600.000 barils/jour à partir de janvier 2017.

Les ministres chargés de pétrole des pays membres et non membres de l'Opep ont unanimement affirmé s’attendre, à l’issue de cette réunion «historique», à un accord d’une baisse encore plus importante que prévu initialement par les non-Opep, alors que la Russie a réitéré son engagement de retirer 300.000 barils/jour, soit la moitié du volume à réduire par les hors-Opep.

En marge de la réunion, le ministre saoudien de l’Energie, de l’industrie et des ressources minérales Khaled El Falih a assuré que «pour les pays non Opep, on espère obtenir d’eux un engagement de quelque 600.000 barils/j. La Russie s’est engagée de baisser sa production de 300.000 barils/jour tandis que d’autres pays comme le Mexique, Oman et l’Azerbaidjan vont baisser selon leur niveau de production».

Il s’est dit «très optimiste» à propos de cette réunion, tout en relevant que l’accord Opep-non Opep attendu sera «le fruit de la réunion de l’Opep tenue à Alger en septembre».

Le ministre saoudien a affirmé que la baisse totale à opérer par les producteurs Opep et non-Opep, environ 1,8 mbj, est convaincante et permettra de rétablir l’équilibre du marché.

Le Secrétaire général de l'Opep Mohammed Barkindo (Nigeria) a affiché lui aussi son optimisme de voir les pays non membres de l'Opep de décider d'une réduction de plus de 600.000 barils/jour, dans le sillage de la démarche de l'Opep de retirer le surplus d'offre.

«Pour les pays non membres de l'Opep, la baisse sera de 600.000 barils par jour, voire plus», a-t-il dit.
Selon lui, la présence de douze (12) pays hors Opep à cette réunion est «historique».

Boutarfa: Faire aboutir l’accord d’Alger

Le ministre de l’Energie Noureddine Boutarfa s’est également montré confiant quant à la réussite de la réunion-Opep non Opep.

A la veille de la réunion, M. Boutarfa a exprimé son optimisme de voir la réunion consolider l'accord d'Alger de baisse de la production, soulignant la nécessité d’une coopération Opep-non Opep pour stabiliser le marché.

«Il est nécessaire pour les pays Opep et non-Opep de coopérer et de joindre leurs efforts pour stabiliser le marché pétrolier dans l'intérêt des producteurs et des consommateurs», a-t-il déclaré à l’issue de ses entretiens avec ses homologues de pays membres et non membres de l’Opep.

Le président de l’Opep Mohamed Salah Al Sada a souhaité pour sa part que les pays participants à la réunion Opep-non Opep «annoncent au monde une action conjointe responsable et opportune pour aider à rééquilibrer le marché».

«Je ne peux que souligner l'importance de cette situation pour nos pays, pour l'industrie pétrolière et pour l'économie mondiale dans son ensemble», a-t-il soutenu, relevant la nécessité d'institutionnaliser les bases de la coopération entre l'Opep et les producteurs non-Opep afin de faciliter le processus décisionnel.

Evoquant la décision de réduire la production de l’Opep dans le cadre de l’accord d’Alger, M. Al Sada a indiqué qu’il s’agissait d’un «engagement vers la communauté mondiale pour aider à restaurer et à maintenir la stabilité du marché avec des implications positives et larges sur l'économie mondiale, l'industrie pétrolière et les pays producteurs et exportateurs de pétrole».

De son côté, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zangeneh, a déclaré que la majorité des pays non Opep ont envoyé des signaux positifs, «mais à la fin de la réunion, on annoncera les détails d’un accord».

Pour lui, l’essentiel est le niveau de baisse de la production des producteurs non Opep qui s’ajoutera à l’effort déjà consenti par l’Opep. Le ministre russe de l'Energie Alexander Novak a indiqué pour sa part que les pays non-Opep allaient signer à l'issue de leur réunion avec l'Opep un accord sur la limitation de la production  en soulignant que cette réunion sera couronnée de succès.

«Il n'y a pas de risque que cette réunion ne réussisse pas. Nous sommes déjà parvenus à un accord sur le principe de réduire 600.000 barils/jour par les non-Opep. La Russie va réduire 300.000 barils/jour, donc la moitié de l'effort de réduction. Maintenant, suite aux discussions, on verra si on pourra aller au-delà des 600.000 baril prévus» par les non Opep, a-t-il soutenu.

L’objectif de la réunion Opep-non Opep, la première depuis 2002, est d’élargir le consensus autour de la démarche de l’Opep pour soutenir un marché pétrolier affaibli par le surplus d’offre.

Il s’agit d’impliquer les producteurs hors-Opep dans l’effort de l’Opep dans le cadre de la mise en £uvre de l’accord d’Alger qui avait abouti le 30 novembre dernier à une décision de baisse historique de la production Opep de 1,2 million de barils/jour (mbj) avec un plafond à 32,5 mbj conclu par l’Opep et applicable dès le 1er janvier 2017.