Selon l’OCDE : 245 millions de personnes vivent hors de leur pays d’origine

Publié par DKNews le 12-12-2016, 15h05 | 31

Les personnes vivants hors de leur pays d’origine sont estimés à quelque 245 millions, avec une augmentation, en l’espace de 20 ans, d’environ 85 millions de migrants internationaux, a indiqué lundi l’OCDE.

«La proportion de personnes qui vivent en dehors de leur pays d’origine est passée de 2,7 % de la population mondiale en 1995 à 3,3 % en 2015, soit, en l’espace de 20 ans, une augmentation d’environ 85 millions de personnes qui a porté à quelque 245 millions le nombre total de migrants internationaux», a-t-elle précisé dans un rapport intitulé «Perspectives du développement mondial 2017 :

Les migrations dans un monde en mutation», estimant qu’une «meilleure»  coordination internationale «pourrait permettre de tirer davantage parti des migrations au niveau mondial».

L’Organisation de la coopération et du développement économiques, basée à Paris, a expliqué que si nombre de régions en développement connaissent un dynamisme économique grandissant, les flux migratoires internationaux «ne se déplacent pas pour autant vers ces nouveaux pôles de croissance mais convergent plutôt vers les économies avancées».

Son rapport, qui étudie l’impact des migrations sur les pays en développement et examine les politiques qui peuvent aider à en maximiser les avantages et à stimuler le développement, montre que, si la part des migrants mondiaux venant  de pays en développement est restée «assez stable» au cours des 20 dernières années, aux alentours de 80 %, la part des migrants de pays en développement qui se dirigent vers des pays à revenu élevé «a fait un bond, passant de 36 % à 51 % du total mondial».

Cet organisme, dont la mission est d’offrir aux gouvernements un forum pour conjuguer leurs efforts, partager leurs expériences et chercher des solutions à des problèmes communs, fait observer que malgré la croissance économique rapide qu’enregistrent beaucoup d’économies en développement, «l’écart moyen de revenu par habitant entre économies en développement et économies avancées a augmenté pour passer de 20 000 USD environ en 1995 à plus de 35 000 USD en 2015, renforçant encore l’attrait des seconds aux yeux des migrants».

«Si les pays en développement ont vu s’améliorer le bien-être de leur population dans des domaines tels que l’espérance de vie, la sécurité, la santé et l’éducation, les disparités en la matière par rapport aux pays avancés demeurent fortes», a estimé l’OCDE, relevant que l’existence de réseaux de migrants, qui vivent déjà dans les pays d’accueil (famille, amis et communauté), «a pour effet de faciliter les migrations et d’accentuer ainsi leur concentration sur un petit nombre de destinations privilégiées».

Le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, a considéré dans un communiqué que les migrations sont une «résultante naturelle» du développement  économique «dont peuvent tirer avantage aussi bien les pays d’origine que les pays de destination».

Indiquant que c’est une tendance qui est appelée à durer, il a estimé qu’une amélioration de la coopération «aiderait les économies en développement, émergentes et avancées à mieux gérer les migrations pour l’avantage  de tous, et à garantir ainsi que celles-ci feront plus  de gagnants et moins de perdants».

Dans ce contexte, le rapport de l’OCDE préconise que les efforts d’amélioration de la coopération internationale «devraient porter sur des domaines tels que la protection des droits des migrants, les accords de visa, les coûts afférents au recrutement et aux envois de fonds, ainsi que les partenariats pour les qualifications et les compétences».