D’après une enquête du ministère du travail en France : Les Maghrébins en butte à la ségrégation à l’embauche

Publié par Cherbal E-M le 13-12-2016, 14h31 | 56

Ce qui est connu de beaucoup, notamment dans les milieux des jeunes en recherche d’emploi, vient d’être souligné par une étude de terrain menée par le ministère du travail français : quand on postule à un emploi mieux vaut ne pas s’appeler Mohamed.

La confirmation est venue suite à une enquête effectuée par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), relevant du ministère du travail et l’association ISM Corum,  qui active dans le domaine des discriminations à l’emploi.

Quarante entreprises employant plus de 100 employés chacune ont été sélectionnées pour un testing ; aux différentes offres d’emploi publiées, 3000 CV ont été transmis.

  « A chacune d’entre elles, et à différentes reprises, deux CV étaient envoyés à quelques heures de décalage pour ne pas éveiller les soupçons, rapporte lemonde.fr précisant que  les caractéristiques du postulant sont  tout à fait similaires, mais que « ces deux candidatures différaient donc uniquement par le nom de la personne qui postulait », ajoute-t-il. Les résultats ont été sans appel ; « 12 des 40 entreprises se sont rendues coupables de discrimination envers les candidatures "maghrébines".

Dans ces entreprises, le taux de réponses positives des "maghrébins" a été inférieur de 15 à 35 points à celui des "hexagonaux" », note le site d’information huffingtonpost.fr.

Dans un communiqué publié pour la circonstance, le ministère du travail reconnait que « « l’inégalité de traitement selon l’origine supposée du candidat se présente comme une tendance de fond, puisqu’elle se retrouve pour les hommes comme pour les femmes et dans l’accès à des postes d’employés comme de manageurs.»

A l’issue de cette enquête, le cabinet de la ministre du travail  contacté une à une les  entreprises choisies pour  les entendre sur leur politique de lutte contre les discriminations à l’embauche et leur mettre sous les yeux les résultats obtenus par le ministère.

« Toutes ont été surprises par l'ampleur de l'écart, comme nous », explique l'entourage de la ministre sur le site  lesechos.fr

De son côté, Myriam El Khomri, ministre du travail et du dialogue social, est montée au créneau pour dénoncer cette situation : « Les discriminations à l’embauche sont prohibées par la loi. Elles constituent une faute morale inacceptable et une absurdité économique.

Elles mettent à mal les promesses républicaines d’égalité dont la société française a plus que jamais besoin.  A l’égard de nos concitoyens qui en seraient les premières victimes, nous nous trouvons dans l’obligation d’agir et de réussir », a-t-elle déclaré, selon lemonde.fr.

Les entreprises  incriminées ont été invitées à mettre de l’ordre dans leur politique d’embauche et à présenter un plan de travail dans les deux mois à venir qui sera examiné par un jury spécialisé.

Pour les autres, la ministre du travail se fait menaçante : « les contrevenants ou ceux dont les résultats ne seraient pas à la hauteur s’exposent au risque, cette fois, d’être dénoncés et exposés sur la place publique par le ministère du travail », relève lemonde.fr.

Il est clair que l’étude a mis le doigt là où ‘’ça fait mal’’, au moment où la société française est en butte à des problèmes  de cohésion et de vivre ensemble, accentués par les événements tragiques qui ont secoué la France.