Un lendemain meilleur au péril de la vie, la crise migratoire se perpétue en 2016

Publié par DKNews le 17-12-2016, 15h02 | 24

Des centaines de milliers de migrants, fuyant les violences, les catastrophes naturelles ou encore le sous développement économique, ont continué en 2016 d'affluer au péril de leur vie vers les pays "sûrs", notamment européens, qui semblent leurs promettre des lendemains meilleurs.

Originaires principalement d'Afrique, du Moyen-Orient, et de l'Asie méridionale, quelque 245 millions de personnes vivent actuellement en dehors de leur pays d'origine, soit plus de 3% de la population mondiale, révèlent les derniers chiffres officiels, qui soulignent une augmentation de 85 millions des migrants internationaux entre 1995 et 2015.

Selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), le nombre de réfugiés (personnes ayant quitté leur pays) a atteint en début d'année 21,3 millions, alors que celui des personnes déplacées (ayant quitté leur foyer sans quitter le pays), est à 40,8 millions. Ce niveau est le plus haut enregistré depuis la deuxième Guerre Mondiale.

Près de 7.200 migrants et réfugiés sont morts à travers le Monde cette année, pour la plupart en Méditerranée, devenue la route, de passage, la plus dangereuse de la planète, indique un bilan établit à partir des données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

 Nord et Sud...face à la crise

La détérioration de la situation sécuritaire, avec les crises en Syrie, en Irak mais aussi ces cinq dernière années au Soudan du Sud, au Yémen, au Burundi, en Ukraine, en République centrafricaine,... n'a fait qu'accentuer les flux migratoires déjà existants en raison de conflits plus anciens tels qu'en Somalie ou en Afghanistan, ou de mouvements de gangs, de réseaux de crimes organisés et autres actes de violences observés en Amérique centrale.

Ces migrants prennent l'Europe pour destination phare, ainsi quelque 354.804 personnes sont arrivées sur le continent depuis le début de l'année, contre 933.000 sur la même période de l'an dernier, notent les autorités européennes.

Ces chiffres pourraient faire penser que la crise migratoire est en train d'être endiguer, mais d'après les experts, ce serait une idée trompeuse parce que ces statistiques ne tiennent pas comptent des personnes entrant clandestinement sur le territoire européen.

Mais alors que les défis de l'Europe pour gérer plus d'un million de réfugiés et de migrants font l'actualité, le HCR révèle que la majorité des réfugiés dans le Monde se trouve dans des pays en développement de l'hémisphère Sud.

En effet, plus de 90% des réfugiés relevant de l'agence onusienne se trouvent dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire. La Turquie est le plus important pays d'accueil avec 2.5 millions de réfugiés et le Liban avec 1.5 millions de réfugiés, soit un quart de la population du pays, accueille davantage de réfugiés par rapport à sa population que tout autre pays.

 Quelle stratégie face au phénomène ?

La migration de masse est l'actuel défi politique majeur de la communauté internationale, créant parfois des tensions ou encore des divisions politiques entre les pays sur la meilleur façon de traiter et de résoudre cette crise.

Lors du Sommet de l'ONU sur les réfugiés en septembre dernier à New
York, le premier du genre depuis la création de l'organisation, les pays d'accueils ont mis l'accent sur "leur droits de contrôler leurs frontières ainsi que sur la nécessité de réduire les flux de migration illégale et non contrôlée".

Parallèlement, les Nations unies ont appelé ces pays dits "sûrs" à oeuvrer à faire reculer la perception négative que les populations peuvent avoir des réfugiés et des migrants, et de renforcer le contrat social entre les communautés de migrants et les populations autochtones.

L'ONU considère un pays comme "sûr" lorsqu'un système démocratique y est mis en place, et que de façon générale et permanente, il n'y a ni persécutions ni torture. Il faut aussi qu'il n'y ait pas de menace et pas de conflit armé. L'autre priorité politique est de traiter les problèmes fondamentaux de cette crise dans les pays d'origines des migrants, en favorisant une coopération Nord-Sud.

Les pays du Sud appellent régulièrement leurs voisins du Nord à apporter leur soutien dans le domaine de la sécurité ainsi qu'à investir dans la région pour relancer leur économie. Des conditions sine qua none pour réinstaller les déplacés internes et externes dans leurs lieux d'origines.

Dans ce contexte, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait souligné que "la lutte contre la migration illégale passait par une approche globale et intégrée qui concilie, à la fois, les dimensions de sécurité à la faveur d'une coopération en matière de lutte contre les réseaux criminels de la traite humaine, de développement pour traiter les causes profondes du phénomène et de respect de la dignité humaine".

La communauté internationale est, par ailleurs, alertée par les phénomènes météorologiques induits par les changements climatiques.

Les experts onusiens et les scientifiques à travers la planète pressent à réduire "radicalement et de toute urgence" les émissions de gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement mondial pour éviter une autre "tragédie humaine", qui se traduira par un nombre croissant de "réfugiés climatiques" frappés par la faim, la pauvreté, la maladie et les conflits.