Enquête sur le massacre de 2009 au stade de Conakry : L'ex-aide de camp de Camara arrêté à Dakar

Publié par DK News le 21-12-2016, 15h49 | 52

L'ex-aide de camp de l'ex-chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, visé par un mandat d'arrêt international dans l'enquête sur le massacre en septembre 2009 dans le stade de Conakry, a été arrêté à Dakar, ont rapporté les médias sénégalais.

Le suspect, Aboubakar Sidiki Diakité dit Toumba Diakité, qui avait aussi tenté le 3 décembre 2009 d'assassiner Moussa Dadis Camara, qui était alors chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée de 2008 à fin 2009, «se cachait sous une fausse identité à Dakar et avait modifié son apparence depuis plusieurs années», ont précisé les médias sénégalais, notamment le quotidien L'Observateur.
Il «a été interpellé et incarcéré à Dakar» dans le cadre d'un mandat d'arrêt émis par la justice guinéenne en avril 2010.

«La demande d'extradition suivra dans le respect de la procédure», a affirmé le ministre guinéen de la Justice Cheick Sako dans un communiqué diffusé par son gouvernement mardi soir, sans plus de détails.

Selon la commission internationale d'enquête de l'ONU, au moins 157 personnes avaient été tuées par des militaires lors d'un rassemblement de milliers d'opposants à la candidature à l'élection présidentielle de Moussa Dadis Camara, le 28 septembre 2009 au stade de Conakry.

Selon les médias sénégalais, Toumba Diakité a été arrêté par la gendarmerie sénégalaise en fin de semaine dernière et a été présenté lundi à un juge d'instruction qui l'a placé en détention provisoire.
Le ministre guinéen Cheick Sako a précisé mardi qu'une commission rogatoire internationale avait été transmise au Sénégal il y a deux mois.

«On avait donc repéré Toumba Diakité à Dakar, on avait l'adresse précise, et c'est sur cette base que les juges d'instruction, via le ministère de la Justice de Guinée, sont partis à Dakar», a-t-il expliqué.
Les autorités judiciaires guinéennes «vont travailler avec les autorités sénégalaises sur la procédure à appliquer: soit l'extradition immédiate, soit une première interrogation sur place», a-t-il ajouté, sans autre précision.

Par ailleurs, Human Rights Watch (HRW) a salué «un pas important dans l'enquête guinéenne sur le massacre du stade de 2009».