EtatsUnis : Trump continue d’entretenir la confusion sur son projet d’interdire l’entrée des Musulmans aux Etats-Unis

Publié par DKNews le 25-12-2016, 15h22 | 47

Le président élu, Donald Trump, a multiplié ces derniers jours les déclarations contradictoires sur son projet d’interdire aux musulmans d’entrer aux Etats-Unis, entretenant une réelle confusion sur ses intensions de mettre en £uvre une des propositions les plus controversées de sa campagne électorale.

A quelques jours seulement de son investiture officielle en tant que président des Etats-Unis, le successeur d’Obama a refusé de nouveau cette semaine de clarifier sa proposition avant de rebondir mercredi en affirmant que l’attentat de Berlin lui donne raison de vouloir refuser l’entrée des musulmans aux Etats-Unis.

Les propos de Trump mettent en évidence sa forte propension à rappeler à chaque occasion sa proposition électorale, alors que ses conseillers et son équipe de transition redoublent d’efforts pour la modifier en tentant de déplacer le débat à d’autres questions de l’heure, s’accordent à relever plusieurs médias américains.

Newt Gingrich, le vice président du comité de transition qui s’est exprimé sur la politique de l’immigration de Trump a affirmé que le président élu a examiné et peaufiné cette proposition qui est actuellement «plus ciblée et plus réalisable».

Durant toute une année, Trump a à plusieurs fois revu sa proposition initiale en suggérant dans une première étape d’exempter les musulmans riches de cette interdiction. Il a ensuite indiqué que la prochaine mesure va concerner uniquement les pays musulmans affectés par le terrorisme mais sans les citer. Jeudi, au lendemain de l’attentat de Berlin, la nouvelle conseillère du président élu, Kellyanne Conway a nié que Trump soutenait encore cette interdiction.

Elle a précisé que la politique d’immigration du nouveau président des Etats-Unis se focalisait sur le renforcement de la vérification et le contrôle des immigrés plutôt que sur l’appartenance religieuse.

«Ce qu’il a dit est très clair : nous avons besoin de meilleures politiques en matière de vérification de l’immigration», a-t-elle déclaré à CNN et d’ajouter que la religion ne va pas constituer un critère dans la sélection des immigrés.

Une base de données recensant les musulmans au c£ur de la polémique

Cependant, les propos de Gingrich laissent suggérer que l’Islam sera utilisé comme critère pour un «contrôle extrême» des immigrés, que l’équipe des conseilles à la sécurité nationale s’atèle à introduire dans le cadre d’un plan sécuritaire visant à prévenir les actes terroristes.

Ce plan prévoit, entre autres, la création d’un registre recensant les musulmans se trouvant aux Etats-Unis ou essayant d’y entrer. Il devrait s’appuyer sur le travail déjà fait dans le cadre du programme du contrôle des personnes venant d’un groupe de 25 pays, initié par  l’administration Bush après les attentats du 11 septembre 2001.

Ce programme coûteux qui renforce le contrôle à l’entrée des Etats-Unis pour les voyageurs issus de ces pays, en majorité musulmans, avait été abandonné en 2011 avec les progrès technologiques notamment dans la biométrie qui permettent un contrôle renforcé au niveaux des frontières.

Mais le programme n’a pas été officiellement annulé et pouvait être rétabli par l’administration Trump ce qui a poussé le président Obama à demander jeudi au ministère de la sécurité intérieure d’y mettre définitivement fin. Les défenseurs des droits civils aux Etats-Unis ont affirmé que ce programme constituait déjà un registre discriminatoire ciblant les musulmans.

Le programme imposait des interrogatoires et de longues vérifications de sécurité à tous les hommes suspects de plus de 16 ans en provenance de ces pays.

Trump aura besoin d’obtenir l’autorisation du Congrès pour rétablir ce programme. La procédure nécessite cependant des mois d’efforts mais certains analystes cités par la presse américaine estiment que la nouvelle administration américaine va discrètement opter pour des mesures administratives plutôt que de solliciter le Congrès pour des mesures législatives.