Grève illégale des commerçants : Le rôle de la société civile dans le retour du calme déterminant

Publié par DKnews le 06-01-2017, 16h53 | 36

La société civile, le mouvement citoyen et des personnalités locales ont été d'un apport déterminant dans l'apaisement et le retour du calme dans les régions centre qui ont connu des actes d'incivisme ces derniers jours, ont indiqué jeudi de nombreux citoyens, établis dans ces wilayas.

Répondant à des appels anonymes lancés sur les réseaux sociaux, des commerçants activant dans certaines wilayas du centre comme Bouira, Bejaia ou Boumerdes, ont engagé lundi dernier une grève illégale, très peu suivie, pour protester, selon leurs dires, contre «une hausse des prix de certains produits».

Ce mouvement de débrayage dont les réelles motivations restent jusque là inconnues, de l'avis même de nombreux commerçants, a ouvert la voie à des actions éparses de vandalisme. Les conséquences auraient pu être désastreuses si ce n'est la vigilance des citoyens et les efforts louables de la société civile, des imams et des notables locaux.

Dans la wilaya de Bouira, les militants de la société civile des villes de M'Chedallah, Saharidj, Chorfa et El-Adjiba, ont oeuvré à sensibiliser les citoyens sur l'importance de préserver l'acquis que constituent la paix et le développement, dont jouit leur région et le reste du pays.

Dans la ville de Saharidj (Est), des notables et des intellectuels sont parvenus à «désamorcer» la situation tendue de ces derniers jours qui a vu des de jeunes manifestants commettre des actes de vandalisme.

«Les commerçants ont fermé leurs boutiques. Ils sont libres. Mais qu'ils sachent que c'est le citoyen qui est pénalisé», a indiqué à l'APS, Djamel Menhoudj, un intellectuel de Saharidj, qui a dénoncé les actes de sabotage que sa région a connus.

Sadek Merzouk, un ancien moudjahid est, lui aussi, intervenu mercredi soir pour apaiser les esprits et mettre en garde contre les appels «incendiaires» lancés sur les réseaux sociaux.

«Ces appels anonymes sont lancés par ceux qui jalousent l'Algérie pour la paix et la stabilité dont elle jouit dans un environnement régional et international chaotique», a-t-il affirmé.

A Bourmedès, la conjugaison des efforts des citoyennes a permis un retour à la normale. C'est grâce au rôle notamment des associations comme l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) le calme est revenu après trois jours de grève illégale.

«Nous avions fermé nos magasins par crainte des actes de violence et non pas pour répondre à l'appel à la grève, dont nous ignorons les sources», a confié Hamid un des commerçants affiliés à l'UGCAA.

Le même travail de proximité a été réalisé par le mouvement associatif dans la wilaya de Bejaia qui a également enregistré des actes de violence menés par des «casseurs». L’implication de la société civile pour contenir les débordements urbains, a été déterminante, selon un avis quasi-général.

Dès les premiers incidents, une multitude d’acteurs : Associations, notamment la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), représentants syndicaux ou politiques, membres des comités de quartiers, ont tous pris leurs bâtons de pèlerins pour appeler à la vigilance et dire «non à la violence».

Des réunions de concertation, notamment à Bejaia, Akbou et Sidi-Aich, se sont relayées avec un seul objectif, celui d’amener les commerçants grévistes à reprendre leur activité et les manifestants à cesser leur hostilité.

A Sidi-Aich, à titre d'exemple, le comité citoyen local, a depuis le début de la grève illégale, défilé dans la rue pour exprimer sa réprobation de la tournure prise par les évènements et vilipender ceux qui en sont à l’origine.

La force du mouvement, qui a réuni des centaines de personnes, a fait que les manifestations s’arrêtent dès le lendemain, malgré quelques velléités de reprise de mouvement illégal entrepris par quelques irréductibles.