Rétinopathie diabétique : Est-ce que ça se soigne ?

Publié par DK News le 07-01-2017, 15h16 | 138

La rétinopathie diabétique (ou œdème maculaire du diabétique) reste une cause majeure de cécité chez les plus de 50 ans. Pourtant, 2/3 des cas pourraient être évités si la maladie était dépistée à temps.

«Pas de douleur et pas de symptôme au début. On ne s'en rend pas compte, et on ne s'y attend pas. La vision peut être encore normale alors que la rétine est déjà atteinte». C'est ainsi que le Dr Sylvie Feldman-Billard, endocrinologue à l'Hôpital des Quinze-Vingt à Paris, résume l'apparition de la rétinopathie diabétique (qui se complique parfois en œdème maculaire du diabétique).

C'est l'une des principales raisons pour lesquelles le médecin recommande fortement aux personnes souffrant de diabète de type 1 et de type 2 de passer un examen complet de la vue tous les ans pour pouvoir détecter cette altération avant qu'elle n'atteigne le centre de l'œil et la rétine avec des dommages irrémédiables.

Car, selon les statistiques médicales, 50 % des patients atteints de diabète de type 1 et 30 % de ceux présentant un diabète de type 2 vont développer une rétinopathie mettant en jeu le pronostic visuel pendant leur vie et nécessiter une intervention pour réduire le risque de perte visuelle.

Rétinopathie diabétique : quelle prise en charge ?
La prise en charge de la rétinopathie diabétique dépend du stade de la maladie et les médecins vont avant tout chercher à ralentir son évolution. «Aux stades précoces de la rétinopathie non proliférante, une surveillance régulière peut suffire. Mais lorsque la maladie devient plus sévère, des bilans oculaires fréquents sont nécessaires pour déterminer quand démarrer le traitement.

Il est particulièrement important d'adresser précocement à un ophtalmologiste les patients diabétiques de type 2 présentant une rétinopathie sévère non proliférante car on observe une réduction de 50% du risque de perte visuelle sévère ou d'opération chirurgicale lourde si le traitement est fait à ce stade» explique-t-on aux Quinze-Vingt.

Les patients atteints de rétinopathie peuvent présenter une perte visuelle significative : «Il faut les encourager à suivre des stages de réhabilitation visuelle avec un ophtalmologiste ou un optométriste formé ou expérimenté dans la prise en charge de cas de basse vision».

Rétinopathie : est-ce que ça s'opère ?
La rétinopathie diabétique peut être traitée au laser : c'est la photocoagulation panrétinienne. Un faisceau lumineux pénètre l'œil sans aucune incision et détruit les petits vaisseaux altérés : c'est une opération peu douloureuse, réalisée sous anesthésie locale mais qui peut nécessiter plusieurs séances. L'objectif est de prévenir le développement de nouveaux vaisseaux sur la rétine et de réduire le risque d'hémorragies du vitré et de décollement de la rétine.

Mais lorsque la maladie est à un stade avancé dit «proliférant» avec une hémorragie du vitré ou une fibrose (une destruction des tissus de l'œil), le traitement au laser ne suffit plus. Il faut alors subir une opération chirurgicale de la rétine afin de remplacer le corps vitré à l'intérieur de l'œil : cette opération est appelée vitrectomie. Malheureusement, même dans les cas de réussite, cette opération chirurgicale ne permet pas de récupérer l'acuité visuelle d'origine.