SaharaOccidental-Maroc : Le président sahraoui appelle la communauté internationale à intensifier les efforts d'aide aux réfugiés sahraouis

Publié par DKnews le 24-01-2017, 16h28 | 22

Le président sahraoui Brahim Ghali a appelé mardi à Alger la communauté internationale à sa tête l'Organisation des nations unies (ONU) à intensifier les aides humanitaires destinés aux réfugiés sahraouis dans les camps.

Le président sahraoui a affirmé dans un entretien à l'APS que les autorités sahraouies «rencontrent des difficultés concernant les aides humanitaires destinées aux réfugiés, sachant qu'il y a des tentatives de certaines instances internationales et de certains pays donateurs pour réduire ces aides».

Il a précisé que l'objectif visé à travers cette démarche et «en cette conjoncture précise» est «de faire pression sur le peuple sahraoui et de saper sa résistance».

Selon M. Ghali, cette politique de pression risque de mener vers «une guerre visant à affamer» les réfugiés sahraouis, affirmant cependant qu'«elle n'altérera en rien la détermination du peuple sahraoui à la résistance et à la revendication de son droit à la liberté et à l'indépendance et au retour au pays».

«La situation climatique difficile et les épreuves ont forgé les Sahraouis et fait d'eux une société rompue aux défis», a-t-il ajouté soulignant que le peuple sahraoui est un peuple résistant qui croit en son droit et qui est prêt à endurer davantage jusqu'à arracher sa liberté et son indépendance».
«Toutes les épreuves et les difficultés sont secondaires face à l'importance et au caractère sacré de l'objectif», a-t-il soutenu.

Le président Ghali a exprimé son espoir de voir le nouveau secrétaire général de l'ONU Antonio Guitteres poursuivre le travail engagé par son prédécesseur Ban Ki-moon qui a promis aux Sahraouis de déployer davantage d'efforts avec les pays donateurs et d'organiser une conférence pour examiner la situation des réfugiés sahraouis vivant dans les camps.

Il a rappelé à ce propos que «le nouveau secrétaire général onusien est parfaitement informé de la question sahraouie et de la réalité du conflit ayant visité les camps des réfugiés sahraouis lorsqu'il était à la tête du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés».

Il a souhaité que «Guitteres trouve au sein du Conseil de sécurité le soutien nécessaire pour faire avancer le dossier et activer le processus de décolonisation au Sahara occidental».

Le président sahraoui a adressé «ses sincères remerciements» à l'Algérie, au président de la République Abdelaziz Bouteflika et au peuple algérien «pour le soutien indéfectible et courageux» à la cause sahraouie, soulignant que «malgré les pressions subies par l'Algérie à une certaine période, sa position est restée ferme pour défendre la légalité internationale et le droit d'un peuple voisin».


Poursuite à Rabat du procès des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik

Le procès en appel des prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik, condamnés à de lourdes peines par une juridiction militaire marocaine, se poursuivait mardi à Rabat, un procès marqué par un manque d’organisation, selon des avocats.

Selon Sophie Michez, avocate observatrice du barreau de Bruxelles, les interruptions discontinues rendent difficile la tenue du procès, soutenant qu'«il y a encore un manque d’organisation.»
«On laisse beaucoup de latitude aux avocats. Donc il faudrait un peu recadrer tout cela pour un peu avancer», a-t-elle affirmé.

Du côté de la défense, représentée notamment par le Français Joseph Breham, le procès est avant tout une affaire de droit international.

«Puisque le Sahara occidental est un territoire occupé, tel que cela a été reconnu par les Nations unies, les conventions de Genève s’appliquent: soit, ils considèrent que nos clients sont des criminels de droit commun et à ce moment-là, ils doivent appliquer le droit sahraoui, soit, ils considèrent que nos clients sont des prisonniers politiques, et à ce moment-là, ils peuvent juger en droit marocain», a-t-il expliqué.

Le 27 juillet 2016, la Cour de cassation marocaine a annulé, sous la pression d'organisations internationales de défense de droits de l'homme et de juriste militants, la condamnation injuste prononcée par un tribunal militaire à l'encontre des militants sahraouis.

Lors d'une première audience en appel, la Chambre criminelle près l'annexe de la Cour Salé a reporté le 26 décembre dernier, le procès à l'encontre des 24 militants et défenseurs des droits de l'Homme sahraouis, arrêtés dans le cadre du démantèlement par la force par les militaires marocains du camp de Gdeim Izik en novembre 2010.

Détenus depuis 2010, les prisonniers de Gdeim Izik exigent la poursuite et le jugement «des geôliers et des responsables des enlèvements, des détentions arbitraires, ainsi que les responsables de toutes les formes de tortures physiques et psychologiques dans des postes de police et de gendarmerie d'El Aâyoun occupée, dans la prison locale Salé 2 et Salé 1 ainsi que dans la prison locale Aarjat».

Après 27 mois de détention préventive, les 24 militants sahraouis ont été condamnés par un tribunal militaire à de lourdes peines d'emprisonnement pour leur «implication dans le mouvement de protestation».