Mongolie : Un hiver extrême décime les cheptels

Publié par DKnews le 17-02-2017, 15h49 | 21

Quarente mille animaux d'élevage ont été décimés par un phénomène climatique exceptionnel caractérisé par un hiver extrêmement rigoureux qui menace des dizaines de milliers de nomades, a indiqué la Croix-Rouge jeudi, lançant à l'occasion un appel international au don.

«La Mongolie est de nouveau frappée cette année par un «dzud», phénomène climatique caractérisé par une vague de froid extrême en hiver faisant suite à un été caniculaire», a expliqué dans un communiqué la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge (IFRC).

La raréfaction des pâturages pendant l'été empêche les chèvres, moutons et vaches de se nourrir suffisamment pour supporter ensuite les rigueurs hivernales, lorsque les températures négatives atteignent les 50 degrés Celsius. «Quelque 42.500 animaux ont déjà péri de faim et de froid», selon des chiffres des autorités mongoles actualisés début février.

Pour rappel, un dzud avait déjà frappé le pays lors de l'hiver 2015-2016, tuant au moins 350.000 bêtes. Mais «le chiffre d'animaux morts cette année devrait s'envoler de façon exponentielle dans les mois qui viennent», a souligné la Croix-Rouge.

En effet, «au printemps, lorsque les animaux donnent naissance, mais sont exténués par l'hiver, les risques sont très élevés qu'ils ne puissent trouver une nourriture suffisante, ni même les abris et les soins vétérinaires dont ils auraient besoin, et qui font défaut», a expliqué Nordov Bolormaa, secrétaire général de l'IFRC en Mongolie.

«La répétition pour la deuxième année consécutive de la catastrophe météorologique met «en danger» plus de 157.000 personnes», a prévenu l'organisation internationale, qui va apporter une aide d'urgence à 11.000 des foyers les plus  durement touchés.

«Lors de l'hiver 2015-2016, de nombreux éleveurs endettés avaient fini par vendre leurs animaux survivants, faisant chuter les prix sur le marché -- ce qui avait en retour amoindri les revenus des petits éleveurs», a souligné Gwendolyn Pang, responsable de la Croix-Rouge à Pékin.

«La perte de leur cheptel prive les familles d'éleveurs de leurs moyens de subsistance, les obligeant à émigrer vers les centres urbains, en lisière   desquels elles installent leurs tentes, grossissant des bidonvilles dépourvus d'infrastructures élémentaires», a-t-elle indiqué.

De l'avis de l'organisation, l'aide internationale reste très insuffisante face à cette tragédie mongole -- dont le caractère lent et peu spectaculaire rend plus difficile la sensibilisation de l'opinion.

En 2009-2010, lors d'un dzud dévastateur, qui avait amené l'hiver le plus froid de mémoire humaine dans le pays, au moins 8 millions d'animaux d'élevage étaient morts, selon des chiffres officiels. Carcasses gelées de chèvres, os et crânes jonchaient alors la steppe.