Crise libyenne : Fin de la réunion tripartite par la signature de la "Déclaration de Tunis" de soutien à un règlement politique

Publié par DK News le 20-02-2017, 19h26 | 37

La réunion tripartite interministérielle (Algérie-Tunisie-Egypte) a été sanctionnée, hier à Tunis, par la signature de la «Déclaration de Tunis» qui soutient le règlement politique inclusif en Libye et rejette toute solution militaire, selon des sources d'information.

La Déclaration a été signée du côté algérien par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes Abdelkader Messahel, et les ministres tunisien et égyptien des Affaires étrangères, respectivement Khemaies Jihnaoui et Sameh Choukri.

«En concrétisation de l'initiative annoncée par le président tunisien Béji Caïd Essebsi en faveur d'une solution politique à travers un règlement inclusif et la réconciliation nationale, les ministres ont tenu une réunion tripartite les 19 et 20 février à Tunis», lit-on dans le document.

Lors de cette réunion, les participants ont convenu, ajoute la même source, d'un nombre de principes de l'initiative pour le règlement politique inclusif en Libye dont la nécessité de «continuer à oeuvrer inlassablement à la réalisation de la réconciliation nationale sans exclusive en Libye dans le cadre du dialogue inter libyen avec l'aide des trois pays et sous l'égide de l'ONU et à l'attachement à la souveraineté de l'Etat libyen et son intégrité territoriale et la solution politique en tant que seule issue à la crise sur la base de l'accord politique libyen signé le 17 décembre 2015 qui reste le cadre référentiel.

Il a été convenu également de soutenir les propositions consensuelles des parties libyennes pour parvenir à des compléments et à des modifications à même de permettre sa concrétisation.Les trois ministres se sont entendu sur le rejet de toute solution militaire de la crise libyenne et de toute ingérence étrangère dans les affaires internes de la Libye, partant du principe que «la solution ne peut venir que des Libyens eux même» mettant l'accent sur la nécessité d'associer au dialogue toutes les parties libyennes, à la différence de leur tendance ou appartenance politique» et d'oeuvrer à la garantie de  l'intégrité des institutions de l'Etat libyen civil prévues dans l'accord politique (Conseil présidentiel, parlement, Haut conseil d'Etat) y compris la préservation de l'unité de l'armée libyenne conformément aux clauses de l'accord politique libyen pour lui permettre de jouer son rôle national dans la sauvegarde de la sécurité, la lutte contre le terrorisme, le crime transfrontalier et l'immigration clandestine.

Il a été convenu également que les trois pays poursuivent leurs efforts au niveau ministériel en matière de coordination entre eux et avec les différentes parties politiques libyennes pour aplanir les obstacles existant.
Les résultats de la réunion ministérielles seront soumises au président de la République, Abdelaziz Bouteflika et aux présidents tunisien, Béji Caid Essebsi et égyptien, Abdelfatah al-Sissi en prévision du sommet tripartite prévu à Alger.

La déclaration ministérielle de Tunis constituera, selon le communiqué final, une plateforme pour intensifier et consolider le dialogue entre les parties libyennes dans le cadre d'un calendrier qui sera établi d'un commun accord après concertation avec les parties libyennes concernées et l'ONU qui parraine l'accord politique et les trois pays doivent informer, conjointement et officiellement le SG de l'ONU, le SG de la Ligue des Etats arabes et le président de la commission de l'Union africaine (UA) de toute convention nouvelle sur d'éventuelles changements ou amendements de l'Accord.
La rencontre de Tunis a été l'occasion d'évaluer les efforts consentis par l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte pour le rapprochement des points de vue des différentes parties libyennes en vue de reprendre le dialogue afin de traiter les points de désaccord ayant entraver la mise en oeuvre de l'accord politique en favorisant le dialogue et la concertation et la rencontre de toutes les parties quelles que soient leurs appartenances ou tendances.

L'accent a été mis sur «la place de la Libye en tant que pays voisin et membre de la Ligue des Etats arabes, de l'Union du Maghreb arabe (UMA) et de l'UA et sur les liens historiques solides et le destin commun qui unissent les peuples de la région ainsi que sur les répercussions directs de l'instabilité en Libye sur les pays voisins en termes d'insécurité, de propagation du crime transfrontalier, menaces terroristes et de l'immigration clandestine». Les trois pays ont exprimé leur préoccupation vis-à-vis de la situation humanitaire et les conditions de vie du peuple libyen du fait du blocage du processus politique et son impact sur la situation humanitaire et les prestations publiques au citoyen libyen, estimant que «l'attentisme et l'immobilisme ne pouvaient durer».

Le document considère que les trois Etats, partant de leurs obligations historiques, doivent agir rapidement pour aider les Libyens à sortir de l'impasse et ouvrir de nouvelles perspectives à la solution politique à travers le dialogue inter libyen avec l'appui des trois pays et sous l'égide des Nations unies en vue de parvenir à des amendements consensuels de l'accord politique à même de garantir sa mise en oeuvre dans les délais fixés. L'accent a été mis également sur le rôle et la responsabilité des Nations unies en tant que parrain du dialogue politique et partie prenante du suivi de la mise en oeuvre de ces clauses et l'application de ces résultats.