Italie : Les chauffeurs de taxis suspendent leur grève

Publié par DKnews le 22-02-2017, 14h30 | 20

Les chauffeurs de taxi italiens, en grève depuis six jours pour protester contre la concurrence jugée déloyale des voitures avec chauffeur (VTC), sont parvenus mardi soir à un accord avec le gouvernement et suspendu leur mouvement, a annoncé le gouvernement italien.

En milieu de soirée, à l'issue de cinq heures de négociations, le vice-ministre italien des transports, Riccardo Necini, a fait savoir que les chauffeurs avaient accepté de reprendre le travail.

Le gouvernement se réunira mercredi autour d'une table avec des représentants de taxis et des VTC, pour travailler durant un mois à l'élaboration de deux décrets, portant sur une réorganisation du secteur et sur la lutte contre les irrégularités.

Avant cet accord, le gouvernement préconisait un statu quo jusqu'à la fin de l'année des règles actuellement en vigueur. Le rassemblement des taxis a donné lieu dans mardi après-midi à quelques échauffourées avec la police, qui est intervenue pour déloger certains de ces manifestants devant le siège du Parti démocrate (PD, centre-gauche) où avait lieu une réunion de la direction de ce parti de gouvernement.

Les manifestants ont également fait exploser de gros pétards devant le Parlement et le siège du gouvernement. L'une de ces explosions a brisé les vitres d'un immeuble voisin.

Les taxis dénoncent la concurrence des VTC, fournies par exemple par Uber, la plateforme américaine de réservation.

Les VTC à Rome, connus sous le nom de NCC, payent comme les taxis une licence qui vaut plusieurs milliers d'euros. Mais les chauffeurs de taxi dénoncent la concurrence de ceux qui obtiennent cette licence dans d'autres communes italiennes, où les coûts sont nettement moins élevés, pour ensuite venir travailler à Rome ou dans d'autres grandes villes.

«Une licence de taxi à Rome vaut 150.000 euros, mais les NCC la payent dix fois moins cher ailleurs», a ainsi dénoncé à l'AFP Gabriele, 52 ans, chauffeur de taxi depuis 2011.

Les taxis dénoncent aussi la concurrence sur les tarifs, bloqués pour eux, mais libres pour les VTC. La colère des taxis italiens avait éclaté après un décret du gouvernement qui gelait jusqu'à la fin de l'année cette situation, en dépit d'un projet de loi visant à réglementer les VTC, mais qui n'a toujours pas été adopté.

Les taxis avaient déjà manifesté lundi à Milan, et ils bloquaient depuis plusieurs jours une place centrale de Turin. L'association italienne des consommateurs, Federconsumatori avait réclamé mardi un accord rapide après près d'une semaine de grève.

«Une grève dont les conséquences sont supportées par ceux qui ont à se déplacer est toujours difficile à expliquer et il est encore plus difficile pour les citoyens de se solidariser» avec les taxis, avait averti l'association dans un communiqué.