Arts martiaux : Le pencak-silat se fraie un chemin en Algérie

Publié par DKnews le 28-02-2017, 17h14 | 91

Lancé en Algérie en 2014, l'art martial du pencak-silat ne cesse de susciter un grand engouement au sein des jeunes pratiquants de cette discipline qui se caractérise par un self-défense unique par rapport aux autres sports de combat.

Le pencak-silat, venu d'Indonésie et de Malaisie, est aujourd’hui pratiqué par un bon nombre d'athlètes grâce aux efforts consentis par l'entraîneur Lahcen Sekfane, considéré comme étant celui qui est derrière l'introduction de cet art martial en Algérie.

Ce technicien a, à cet effet, bénéficié de plusieurs stages de formation en Indonésie pour s'initier à la discipline et connaître tous ses rouages. «Le pencak-silat est devenu une discipline assez connue notamment du côté Est de la capitale (Eucalyptus et Cherarba notamment).

Le nombre de pratiquants ne cesse d'augmenter et à elle seule Alger compte plus de 500 athlètes.
C'est une bonne chose pour promouvoir cet art martial, considéré comme l'un des cinq meilleurs sports de self-défense au monde», a indiqué à l'APS Lahcen Sekfane.

Et d'ajouter : «Plusieurs athlètes des quatre coins du pays m'ont fait part de leur souhait d'intégrer le club que je dirige, le Hilal Eucalyptus.

Le pencak-silat englobe pratiquement toutes les techniques des arts martiaux, c'est une discipline qui tire ses origines de l'Islam, contrairement par exemple au wushu dont l'origine est bouddhiste.
Le salut de l'athlète du pencak-silat avant le début du combat est celui de l'Islam, on évite donc l'agenouillement».

L'Indonésie soutient le pencak-silat en Algérie

Les pionniers de cette discipline en Indonésie ont décidé de miser sur l'Algérie pour la promotion de cet art martial en Afrique, d'autant qu'ils sont satisfaits du travail qui est en train de se faire par Sekfane, ancien pratiquant du vo vietnam pendant 20 ans avant de s'initier au pencak-silat.

Dans ce registre, le chargé des affaires sociales, culturelles et de la communication à l'ambassade d'Indonésie en Algérie, Aryadi Ramadhan, a indiqué que son pays «soutient les responsables de cette discipline en Algérie.  Nous travaillons avec Lahcen Sekfane depuis 2015 pour l'objectif de promouvoir cet art martial en Algérie».

Il a avoué également qu'il fondait de grands espoirs sur le protocole d'accord devant être signé prochainement entre les deux pays, après la visite du ministre de la Jeunesse et des Sports indonésien, Imam Nahrawi à Alger en novembre dernier, car comportant plusieurs projets susceptibles de promouvoir le pencak-silat en Algérie, notamment à travers l'organisation de séminaires au profit d'athlètes et d'entraîneurs algériens, et qui seront animés par de grands experts indonésiens.

«Nous avons organisé également quelques stages et des tournois d'exhibition au mois de novembre dernier à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf pour faire découvrir cette discipline sportive au grand public», a poursuivi Aryadi Ramadhan.

D'après la même source, «le pencak-silat doit sa présence en Algérie à l'entraîneur Lahcen Sekfane qui, après avoir pratiqué plusieurs types d'arts martiaux, a découvert ce sport et l'a introduit dans son pays, où il £uvre actuellement pour son expansion».

«Sekfane a énormément fait pour le pencak-silat et en ce qui nous concerne, nous ne ménagerons aucun effort pour lui apporter l'aide nécessaire dans sa quête de promouvoir cette discipline».

Première participation algérienne à des championnats du monde

Le pencak-silat n'est pas aussi répandu que certains arts martiaux chinois ou sud-coréens, comme le kung-fu wushu ou le taekwondo, mais il compte déjà un nombre appréciable de pratiquants, notamment dans les pays qui comptent une importante présence indonésienne, comme l'Egypte et l'Arabie Saoudite.

«Notre objectif est d'étendre la pratique du pencak-silat à au moins 20 pays supplémentaires, pour en faire une discipline olympique à l'avenir.

Un processus que l'Indonésie et l'Algérie ont déjà entamé, avec l'espoir de lui obtenir la reconnaissance qu'il mérite, même auprès de l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture)», selon Ramadhan.

La sélection algérienne de pencak-silat, composée de huit athlètes, entre kata et kumité, avait décroché la médaille de bronze pour sa première participation à des championnats du monde, du 1er au 10 décembre 2016 en Indonésie.

«Les Algériens ont bien représenté leur pays dans cette compétition, notamment en surclassant des nations plus huppées, comme les Etats-Unis, où la pratique du pencak-silat est nettement plus avancée», s'est-il réjoui. La pratique du pencak-silat se fait sans gants ni casque de protection, car les coups au visage sont interdits.

Les athlètes portent cependant un gilet, semblable à celui des taekwondoïstes, pour amortir le choc des coups portés au torse. Environ 50 millions d'Indonésiens pratiquent le pencak-silat, où il a commencé à s'étendre à partir du 14e siècle, sous le règne de sultans musulmans.

En Algérie, sa pratique est répandue dans 12 wilayas, dont les plus importantes sont El-Oued, Illizi, Jijel, Khenchela, Batna, Djelfa, Blida et Alger.