
Le retour de la Russie sur le devant de la scène au Moyen-Orient «a modifié les rapports de force sur le terrain, et illustre sa volonté à combattre le terrorisme international», selon l'experte russe, Elena Suponina, de l'institut des Etudes stratégiques de Moscou.
«Après une longue absence dans la région (ndlr, Moyen-Orien), la Russie retrouve un rôle important dans la région, notamment en Syrie où son intervention a non seulement modifié les rapports de forces, mais a aussi fait éviter la chute des institutions légales de la Syrie», a déclaré à l'APS, la Conseillère du directeur de l'institut des Etudes stratégiques de Moscou, en marge des travaux du forum de discussions international «Valdaï» .
Selon Suponina, une chute de l'Etat syrien aurait eu des «conséquences désastreuses sur l'ensemble des institutions de ce pays, avec des répercussions négatives sur l'ensemble de la région». Elle en veut pour preuve «le foisonnement d'organisations terroristes qui ont su occuper tous les espaces vides du fait de la crise».
«Pour éviter la répétition du scénario libyen, la Russie est intervenue à la demande de l'Etat syrien dans l'objectif de faire retrouver à ce pays sa stabilité», a indiqué l'experte, rappelant que la Russie a initié, par la suite, un processus de règlement politique qui a permis d'instaurer le 30 décembre dernier, un cessez-le-feu à un conflit qui a ravagé le pays depuis 2011.
«La réunion d'Astana visait avant tout à consolider la trêve et jeter les bases d'un règlement définitif au conflit», a fait savoir Suponina, se félicitant de la tenue de ces pourparlers dans la capitale du Kazakhstan, qu'elle considère «très importants» car ayant regroupé les principaux acteurs se trouvant sur le terrain».
Selon l'experte russe, les pourparlers d'Astana «ne viennent pas couronner» les négociations de Genève, mais ils «se tiennent parallèlement» au rendez-vous suisse auquel la Russie «souhaite un plein succès».
«La Russie est convaincue que le monde est, à présent, multipolaire d'où son nouveau rôle sur le plan international et au Moyen-Orient. Dans ce cadre, la Russie ne se substitue ni aux Etats-Unis, ni à l'Union européenne, ni à aucun autre pays», a affirmé l'experte de l'institut des Etudes stratégiques de Moscou.
En conclusion, Elena Suponina a rappelé l'appel lancé par Moscou en vue de la constitution d'un front international pour lutter contre le terrorisme qui constitue «une menace mondiale».