Mali: Installation des autorités intérimaires à Kidal, poursuite de la mise en œuvre de l'accord de paix

Publié par DKnews le 03-03-2017, 16h31 | 24

Une nouvelle étape a été franchie dans la mise en œuvre de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, après l'installation des nouvelles autorités intérimaires à Kidal, au lendemain de la mise en place de patrouilles mixtes, et ce au moment où les Maliens se préparent pour la Conférence d'entente nationale.

Après Kidal, où a été investi le Colonel Hassane Fagaga comme président du Conseil régional intérimaire, membre de la Plateforme et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), c'est à Gao et à Ménaka, que les autorités intérimaires doivent se mettre en place conformément au calendrier établi vendredi dernier par le gouvernement malien et les parties signataires de l'accord de paix, en présence de la médiation internationale.

L'opération, censée rétablir l'autorité de l'Etat malien dans les régions du Nord, se poursuivra vendredi 3 mars, à Tombouctou et Taoudeni, pour toucher les cinq régions administratives du Nord du Mali. La question de la présidence a été tranchée, les noms ayant été désignés, selon les médias maliens.

«Le plus difficile était Kidal, fief de l'ex-rébellion. Mais l'étape de Kidal a tenu ses promesses après un processus qui a pris plus de 18 mois de tractations», souligne-t-on.

Pour le ministre de l'Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, «il s'agira dorénavant de mettre les services sociaux de base en place, de rendre les services publics aux populations et aux citoyens, d'organiser les élections pour que ces autorités intérimaires soient remplacées par des collèges unis».

Patrouilles mixtes, aller vers une armée unifiée

Des signes positifs d'une bonne évolution du processus de paix au Mali ont été enregistrés, après la mise en place des premières patrouilles mixtes dans le nord du pays, autre volet important de l'accord pour la paix et la réconciliation signé en mai-juin 2015.

Les premières patrouilles mixtes formées de soldats maliens et combattants de la CMA ont été lancées il y a une semaine à Gao, plus grande ville du nord du pays, prélude d'une armée unifiée.

L'idée est de partir vers une armée réunifiée dont l'ossature reste les hommes des trois parties signataires de l'accord.

Une conférence d'entente pour réhabiliter la cohésion sociale

La Conférence d'entente nationale, une des hautes aspirations de l'ensemble des Maliens, stipulée dans les dispositions de l'accord de paix, doit en principe se tenir au cours du mois de mars.

La commission préparatoire, présidée par Baba Akhib Haïdara, a initié depuis quelques semaines une série de consultations régionales, notamment à Sagou, Kayes et à Koulikoro, dans le but d'informer et sensibiliser les populations, mais aussi de recenser leurs attentes,

L'objectif global de la Conférence d'entente nationale est d'instaurer un débat approfondi et inclusif entre toutes les composantes de la nation malienne sur les causes profondes du conflit qui affecte le pays depuis 2012.

«Un jalon important dans la réhabilitation de la cohésion sociale et du vivre ensemble au Mali  sera posé avec la tenue au mois de mars 2017 de la conférence d'entente nationale'', avait affirmé le président Ibrahim Boubacar Keïta, indiquant que parmi ses priorités figure l'application de l'accord de paix.

L'accord de paix, conclu après de longues négociations à Alger, a été signé en mai-juin 2015 par le gouvernement malien et des groupes politico-militaires.

Le président Keïta a reconnu que le processus connaissait ''des retards''. ''Ceux-ci ne sont toutefois pas le fait du gouvernement du Mali'', a-t-il assuré.

La ''conférence d'entente nationale'', a précisé Ibrahim Boubacar Keïta, est « un exercice décisif pour notre devenir que sont conviés sans exclusive'' les Maliens.

La rencontre, sera l'occasion pour débattre des problématiques existentielles du Mali, de dégager des dynamiques consensuelles et de convenir des éléments fondamentaux constitutifs d'une Charte pour la paix, l'unité et la réconciliation nationale.