Roumanie : Procès en vue dans un scandale d'infections nosocomiales

Publié par DKnews le 07-03-2017, 16h09 | 35

Une société pharmaceutique roumaine accusée d'avoir livré à des hôpitaux des désinfectants fortement dilués a été renvoyée lundi devant la justice, ont annoncé les procureurs.

La compagnie Hexi Pharma, sa directrice Flori Dinu et son chimiste Mihai Leva sont accusés d'avoir «entravé le combat contre les maladies contagieuses» dans plusieurs centaines d'établissements de santé en Roumanie, selon un communiqué des enquêteurs.

La société est également accusée d'«usage de faux» et ses responsables de «faux». L'affaire avait été révélée par une enquête de presse et, d'après les experts, elle expliquerait le grand nombre d'infections, souvent fatales, contractées par les malades hospitalisés, généralement passées sous silence dans les statistiques officielles.

Sur 41 produits vendus par Hexi Pharma pendant six ans, du 1er juin 2010 au 16 mai 2016, 39 ont révélé une «concentration de substances actives et une efficacité biocide» non conformes, estiment les procureurs. Ils ont été livrés à 340 unités sanitaires roumaines.

L'enquête donne deux exemples de produits non conformes : un qui «ne contient pas les substances actives déclarées» et un autre qui dispose d'une concentration de désinfectant égale à près de la moitié de celle inscrite sur le prospectus.

Au cours d'un contrôle effectué début mai 2016, les autorités sanitaires avaient découvert des désinfectants non conformes dans une cinquantaine d'hôpitaux, dont neuf des plus grands établissements hospitaliers de Bucarest.

L'éclatement de ce scandale avait poussé à la démission le ministre de la Santé de l'époque Patriciu Achimas Cadariu, qui avait tenté de relativiser la portée des infractions découvertes par les autorités sanitaires.

Le patron de la société, Dan Condrea, s'est tué en mai 2016 à bord d'une voiture qui a heurté de plein fouet un arbre, selon une enquête des procureurs qui ont conclu à un suicide.