La femme algérienne pourra occuper une place significative dans la vie professionnelle active

Publié par DKnews le 08-03-2017, 18h06 | 80

La femme algérienne pourra occuper une "place significative" dans la vie professionnelle active, a estimé mardi à Bruxelles la juriste et ex-ministre, chargée de la communauté nationale établie à l'étranger, Fatima Zohra Bouchemla, relevant l'existence d'indices révélateurs de "promesses réelles" pour une progression.

"Si l’on note que dans le domaine de l’éducation, les filles représentent 47% des élèves de l’enseignement primaire en Algérie, 48,75% de l’enseignement moyen et 58,25% du secondaire, et que plus de la moitié des diplômés universitaires sont de sexe féminin, et que si l’on prend en considération cette volonté politique affichée par les plus hautes autorités de l’Etat, il y a assurément, aujourd’hui, en Algérie des indices vérifiés révélateurs de promesses réelles pour une progression certaine, inéluctable quant à une place significative de la femme algérienne dans la vie professionnelle active", a-t-elle déclaré.

Mme Bouchemla qui s'exprimait à l'occasion d'une conférence sur "le partenariat euro-méditerranéen des Femmes" au Parlement européen, a affirmé qu'il reste encore en Algérie "beaucoup de citadelles à investir par les femmes", soulignant, toutefois, que leur potentiel est "immense", et qu'elles parviendront à "conquérir tous les sommets".

"Il n’y a aucun doute à cela, tant leur génie créateur est constaté et que dans leur diversité leur force de créativité est indéniable", a-t-elle soutenu, faisant remarquer qu'aujourd'hui "les Algérienne osent, sont pleines d’audace, conquérantes et novatrices".

Elle en veut pour preuve les statistiques sur le nombre des femmes activant dans différents secteurs socio-économiques en Algérie. Selon Mme Bouchemla, la femme représente 43% des magistrats en Algérie, 62% du personnel du secteur de la Santé, 68% du nombre d’enseignants et 51% des journalistes.

Les femmes, a-t-elle poursuivi, représentent également 30% des instances élues en Algérie.

"Le pays possède une législation basée sur une approche participative qui favorise l’intégration des femmes dans l’emploi sans aucune discrimination entre les deux sexes", a-t-elle fait remarquer, précisant que la population occupée féminine représentait 18% de la population occupée en Algérie, soit près de 2 millions de femmes qui travaillent.

L’effectif des femmes occupées a été ainsi multiplié par presque 20 depuis l’indépendance, en 1962.

Citant des données du Centre national du registre de commerce (CNRC), Mme Bouchemla a affirmé que même l'entreprenariat, un créneau dominé quasi-exclusivement par les hommes il y a quelques temps, attire de plus en plus les femmes algériennes.

Selon ces données, sur un ensemble de 1.877.116 commerçants inscrits au registre à la fin août 2016, 140.211 entreprises sont détenues par des femmes, soit un taux de 7,5%.

"Un taux, certes, encore infime mais qui s’affiche en hausse de 22% par rapport à 2010", a-t-elle relevé, précisant encore que le nombre des femmes gérantes d’entreprises a plus que doublé par rapport à 2010, passant à 9.300 femmes à fin août 2016 contre 4.451 femmes chefs d’entreprises en 2010, soit une hausse de plus de 100%.

 

Moins de 2% des femmes occupent un poste de responsabilité

 

S'appuyant une nouvelle fois sur une enquête de l’Office national des statistiques (ONS), l'ex-ministre délégué a avancé que le salaire moyen mensuel des femmes en Algérie était plus élevé par rapport à celui des hommes en 2011 et que 44,4% des salariés de sexe féminin avaient un niveau universitaire, contre 10,70% seulement pour les salariés masculins.

Elle a regretté, par ailleurs, que les femmes n'aient pas "un accès significatif" aux postes de responsabilité puisque "moins de 2% des femmes qui travaillent occupent aujourd’hui un poste de responsabilité".

De son côté, la vice-présidente du groupe PPE en charge de la Méditerranée, Mariya Gabriel qui a initié l'événement a plaidé pour la création d'un partenariat qui reconnaît le "rôle essentiel" que les femmes jouent et doivent jouer dans la construction d’un avenir meilleur pour leurs pays.

"Les femmes sont la force motrice de changement de la société et il est essentiel que nous portions, au travers de cette conférence, leurs intérêts au plus haut de l’agenda politique du Parlement européen et dans toute la région méditerranéenne", a-t-elle préconisé.

La vice-présidente de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb, Tokia Saïfi a estimé que les "échanges avec des femmes leaders du Sud de la Méditerranée ont permis de rappeler que les femmes sont les actrices indispensables face au changement et aux défis régionaux actuels ".

Le vice-président du groupe de travail PPE sur les Affaires étrangères, Santiago Fisas Ayxela, a mis l'accent sur le rôle "absolument nécessaire" que les femmes ont dans la relance économique des pays méditerranéens.

"Les femmes participent activement au développent économique durable, au développent social et au soutien des droits humains. Nous devons continuer à travailler à réduire l’écart entre hommes et femmes aux deux bords de la Méditerranée", a-t-il souligné.