M. Dastis, MAE espagnol qualifie la migration d'«enjeu» pour l'Afrique et l'Europe et évoque les crises libyenne et syrienne

Publié par DKnews le 08-03-2017, 19h05 | 47

La migration, la situation en Libye et la question syrienne, ont été parmi les axes abordés hier par le ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, Alfonso Dastis, qualifiant notamment le phénomène migratoire d'«enjeu» pour les continents africain et européen.

«La migration est un des grands enjeux de nos jours, non seulement entre l'Afrique et l'Europe mais aussi au sein de l'Afrique elle-même», a déclaré M. Dastis, dans une interview accordée à l'APS, à l'occasion de la visite de travail qu'il effectue en Algérie.

Le chef de la diplomatie espagnole a, à ce titre, rappelé que «l'Espagne a dû faire face à cet enjeu depuis 2006 et a toujours soutenu une approche globale qui inclut trois dimensions d'importance pareille».

Il s'agit, a-t-il dit, d'organiser la migration légale, lutter contre la migration irrégulière et renforcer les liens entre la migration et le développement», se félicitant de la qualité de la coopération entre l'Espagne et l'Algérie dans ce domaine, qu'il a qualifiée d'«excellente» et que celle-ci, a-t-il souligné, «est fondée sur la confiance mutuelle».

Pour ce qui est des crises en Syrie et en Libye, le ministre espagnola déclaré que «la situation en Libye et en Syrie nous interpelle fortement», affirmant que «ce sont des sujets dont nous avons parlé souvent avec nos partenaires algériens».

«Dans les deux cas, nous partageons la même conviction: la solution que les efforts de médiation de l'ONU réussissent», a insisté le chef de la diplomatie espagnole. Dans le cas syrien, le ministre a dit espérer que «le processus de Genève puisse être couronné par le succès après tant de souffrance et de destruction».

En ce qui concerne la Libye, il a indiqué que l'«Espagne est très préoccupée par la fragmentation que vit le pays». «Depuis l'éclatement de la crise (en Libye) (...) nous continuons à travailler sans répit pour défendre la souveraineté et l'unité de ce pays voisin», a affirmé M. Dastis, rappelant, dans ce sens, la conférence internationale convoquée à Madrid en septembre 2014.

Le responsable espagnol a, dans cet ordre d'idées, salué les efforts de l'Algérie, en tant que pays voisin et en accord avec l'Egypte etla Tunisie, «en faveur de la réconciliation de nos amis libyens, pour qu'ils puissent finalement jouir de la paix et la prospérité qu'ils méritent».

Le terrorisme, une menace globale

Par ailleurs, en réponse à une question sur «la radicalisation, le terrorisme et le crime organisé, qui constituent une menace pour la paix et la sécurité», le ministre espagnol a affirmé que «malheureusement l'Espagne et l'Algérie connaissent bien le fléau du terrorisme.

Un fléau qui est devenu une menace globale et qui doit donc être affronté globalement tant au plan bilatéral que multilatéral». «Notre coopération avec l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé est excellente», s'est-il félicité, ajoutant que «pendant notre mandat au Conseil de sécurité des Nations unies (2015-2016) nous avons fait de la lutte contre le terrorisme une de nos priorités».

Ainsi, a-t-il rappelé, «à l'occasion de notre présidence du Conseil de sécurité, en décembre 2016, nous avons impulsé la résolution 2322 qui renforce la coopération judiciaire contre le terrorisme». De même, a noté M. Dastis, «nous avons mis en valeur des victimes et leur rôle primordial dans la prévention de la radicalisation».

«L'Algérie mène une stratégie très performante contre la radicalisation. Au sein de l'Union africaine, l'Espagne a appuyé, depuis sa création, le Centre africain des études et de la recherche contre le terrorisme (CAERT), dont le siège se trouve à Alger».

L'Espagne, a également rappelé le ministre, participe aussi dans un groupe de travail sur le Sahel au sein du Forum global contre le terrorismeprésidé par l'Algérie.