Algérie-Libye : Des efforts libyens, régionaux et internationaux pour éviter l'escalade militaire dans la zone du Croissant pétrolier

Publié par DKnews le 11-03-2017, 19h02 | 45

Les efforts menés aux plans international, régional et interne se poursuivent toujours en vue d'aboutir à un règlement consensuel de la crise en Libye et d'éviter l'escalade militaire dans la zone du Croissant pétrolier.

Après une accalmie relative enregistrée dans la zone du Croissant pétrolier à Benghazi depuis le mois de septembre 2016, la région a connu la semaine dernière de violents affrontements armés entre l'armée libyenne et des forces locales armées qui ont fait de nombreuses victimes.

Face à cette situation, le chef du gouvernement d'union nationale libyen, Fayez al-Sarraj a appelé toutes les forces à se retirer «immédiatement» de cette zone pétrolière et à unifier le corps de la garde des installations pétrolières dans un organe unifié placé sous la tutelle de la compagnie nationale de pétrole.

Dans un communiqué rendu public vendredi, M. al-Sarraj a appelé «tous ceux qui sont soucieux de la sécurité du pays et de l'intérêt de tous les Libyens à s'unir et à unifier les institutions de l'Etat afin qu'elles puissent servir les Libyens dans toutes les régions du pays loin des conflits et de toute surenchère».

Le ministre de la Défense au gouvernement d'union nationale, Al-Mahdi al-Barghati a, pour sa part, donné des instructions pour renforcer les forces de la Garde des installations pétrolières de 600 militaires, soulignant que cette force sera dépêchée pour sécuriser et protéger les installations pétrolières et agira sur ordre du chef de la garde des installations.

Des appels à adhérer à l'accord politique comme seul cadre pour le règlement de la crise

Face à cette situation, des parlementaires soutenant l'accord politique libyen ont appelé le Parlement de Tobrouk (est de Libye), à ne pas «mettre en péril l'avenir de Libye», soulignant qu'ils sont obligés de tenir une séance en dehors de la ville et d'amorcer une nouvelle étape dans la mise en place d'un Parlement tirant sa légitimité de l'accord politique.

Les parlementaires ont dénoncé «le vote de certains membres du parlement contre l'accord politique», tout en rejetant le mécanisme de travail du Parlement et «sa gestion contraire au règlement intérieur».

L'émissaire de l'ONU en Libye, Martin Kobler, a de son côté appelé le Parlement de Tobrouk à adhérer à l'accord politique, estimant que la situation en Libye «ne peut attendre davantage».
Réitérant son soutien au Conseil présidentiel libyen, le responsable onusien a souligné que l'accord politique demeure «le seul cadre pour le règlement de la crise en Libye» tout en appelant les parties au conflit au croissant pétrolier à se conformer au droit humanitaire international.

Les efforts des pays voisins pour soutenir le processus de dialogue inter-libyen

Face à cette situation, les efforts des pays voisins de la Libye se poursuivent pour appuyer le dialogue entre les parties libyennes et privilégier la solution politique consensuelle.

Dans une interview accordée au quotidien «El Khabar» paru samedi, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui a indiqué que «l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte partagent le même discours et adressent le même message aux Libyens».

«Il n'existe d'autre solution (à la crise en Libye) que la solution politique consensuelle», a-t-il affirmé.

Le chef de la diplomatie tunisienne a indiqué que les pays voisins appellent les Libyens à «dépasser leurs différends et à recourir au dialogue pour trouver une solution qui sera parrainée par l'ONU avec les pays voisins». Il a souligné qu'un grand progrès a été réalisé pour «unifier les positions de trois principaux pays voisins de la Libye».