Batna : Fête de Thafsouth, une occasion pour perpétuer la célébration du printemps

Publié par DKnews le 21-03-2017, 16h17 | 95

Les habitants de Menaâ, distante de 85 km au Sud-est de Batna, trouvent dans la traditionnelle fête de Thafsouth, une double occasion pour perpétuer la célébration de l’avènement du printemps et faire connaître l’ancienne dechra constituant le vieux noyau de cette cité.

Organisée chaque année par l’association culturelle Thafsouth, la célébration s’articule autour d’un grand festival d’exhibitions hippiques, de tir et de jeux populaire notamment Hakoureth qui a lieu en plein sur le site de Thesrifet qui compterait pas moins de 99 sources d’eau.

La fête qui a lieu généralement à la première quinzaine du mois de mars constitue une tradition aux origines lointaines qui exprime l’attachement à la terre et offre une opportunité pour faire connaître le patrimoine architecturale plus que millénaire, assure le président de l’association Mohamed Kebasse.

Les hôtes de Menaâ sont conviés à l’occasion à visiter la zaouïa kadirriya des Béni Abbès et la vieille dechra bâtie dans la pure tradition architecturale amazighe qui se différencie des thakliâth répandues dans les vallées d’Oued Abdi et Oued Labiodh.

La célébration de Thafsout 2017 s’est déroulée comme à son accoutumée dans une ambiance de kermesse et les ruelles de Menaâ ont été décorées de tapis traditionnels aux couleurs vives semblables à celle que prend la nature en printemps.

Toutefois, de grande pancartes et banderoles ont été accrochées réclamant la classification de la vieille dechra en patrimoine national.

Cette classification garantira la protection de la dechra dont les constructions sont encore debout sur des vestiges romains, souligne le président de l’APC de Menaâ, Belaïd Mezati.

    Depuis deux années, l’APC a recouru aux services d’un bureau d’étude spécialisé d’Annaba pour réaliser une étude sur la restauration de certaines parties de la dechra dans une perspective de promotion du tourisme, a encore indiqué le même élu.

Nécessité de classer la dechra en tant que patrimoine culturel...

Le directeur de la culture de Batna, Omar Kebour, souligne également la nécessité de classer la vieille dechra de Menaâ en tant que patrimoine culturel et assure qu’un dossier est en voie d’être constitué à ce propos.

En 2009, le ministère de la Culture avait mobilisé les ressources financières nécessaires pour établir des plans de protection pour quatre vieilles dechras de Batna dont Menaâ mais l’opération a été gelée en raison du fait que ces dechras n’étaient pas encore classées patrimoine culturel.

Toutefois, la dechra de Menaâ près de laquelle passe la route nationale (RN) n 87 fut répertoriée en 1928 comme site naturel incluant la zaouïa kaddiriya et la demeure du cheikh.
Cette zaouïa a été fondée en 1660.

Sa mosquée a été bâtie sur des vestiges d’une construction romaine. Deux petits enfants d’Ahmed Bey, dernier bey de Constantine, y sont enterrés.     La vieille dechra de Menaâ comprend plus de 300 habitations dont la majorité construites en deux niveaux.

D’une structure architecturale respectueuse de la vie privée de ses occupants, cette antique cité compte cinq entrées principales.

Sa construction s’est faite avec des matériaux locaux et avec une technique vigoureusement robuste comme en atteste l’état de conservation de ses constructions vieilles de plusieurs siècles, notent les spécialistes en urbanisme et architecture qui considèrent que cette cité doit être «préservée» comme modèle architectural révélateur du savoir-faire de «nos anciens bâtisseurs».