Mali : Les participants à la conférence d'entente déterminés à parvenir à une charte pour la paix

Publié par DKnews le 31-03-2017, 16h12 | 35

La Conférence d'entente nationale (CEN) au Mali se poursuivait jeudi à Bamako pour la troisième journée consécutive, avec la participation des forces vives du pays, «déterminées» à chercher, le temps que dureront les assises, les éléments constitutifs d'une charte pour la paix, l'unité et la réconciliation, élaborée sur une base consensuelle pour réussir le renouveau du pays, ont rapporté jeudi des médias.

Les participants (toutes les forces vives du Mali) à la conférence qui s'est ouverte lundi 27 mars, sont «déterminés» à produire «les éléments qui seront pris en compte dans la charte pour la paix, l'unité et la réconciliation», selon les médias maliens.

«Cette conférence se veut donc celle de tous les Maliens, sans rejet, qui sont à la recherche d'une paix véritable est juste», a tenu à préciser Baba Hakib Haidara, président de la commission préparatoire de la CEN.

«C'est un processus qui va durer autant que nécessaire et bénéficier de l'adhésion de tous», a-t-il affirmé.

Pour  y arriver, le président malien, Ibrahim Boubaca Keita tout comme le président de la commission préparatoire, ont invité chacun et chacune à» transcender les peurs, les méfiances et les ressentiments, si légitimes soient-ils, pour adopter un esprit d'ouverture». «Cette conférence nationale est un train qui démarre. ceux qui ne l'auront pas pris peuvent toujours le rattraper à une autre gare», avait déclaré le président malien à l'ouverture de la conférence.

La conférence, présentée comme «jalon essentiel pour la réconciliation au Mali», a été marquée par la présence du Premier ministre malien et son staff ministériel, les présidents des Institutions du Mali, les députés à l'Assemblée nationale, les responsables de la mission onusienne dont le chef de la Minusma, les représentants des groupes signataires de l'accord de paix, dont la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), le chef de file de la Médiation internationale et président du Comité de suivi de l'accord. 

On y notait aussi la présence de tous les anciens Premiers ministres maliens, les gouvernements de région, les chefs de missions diplomatiques et organisations internationales, les organisation de la société civile (OSC), les chefs traditionnels et religieux. 

La conférence intervient après une série de consultations régionales qui ont été organisées de février à mars 2017 dans les régions de Gao, Tombouctou, Taouédini, Mopti, Ségou, Koulikoro, Sikasso, Kayes,  Ménaka et Bamako. Celle de Kidal n'a pas pu se tenir dans les délais.

Des consultations ont eu lieu également 3 dans les camps des réfugiés maliens, à Niamy (Niger), Nouakchott (Mauritanie), Ouagadoudgou (Burkina-Faso). 

Quant aux consultations catégorielles, elles ont concerné différents acteurs collectifs ou individuels: signataires de l'Accord pour la paix et la réconciliation, les structures étatiques, anciens Premiers ministres, organisations de la société civile, dont notamment les femmes et les jeunes, insti tutions confessionnelles, groupements de parties politiques, centrales syndicales, représentants de la diaspora, des notables traditionnels et/ou religieux.

La conférence d'entente nationale est inscrite au chapitre de l'Accord de paix et la réconciliation au Mali. Cet accord a été conclu après plusieurs rounds de négociations à Alger, avant sa signature  en mai-juin 2015 par le gouvernement malien, les groupes politico-militaires du nord et la médiation internationale conduite par l'Algérie.


L'état d'urgence au Mali prorogé d'au moins dix jours

L'état d'urgence au Mali, en vigueur depuis 16 mois a été prorogé à partir de vendredi pour au moins dix jours, a annoncé le gouvernement dans un communiqué.

L'état d'urgence ayant expiré le 29 mars, «il est apparu nécessaire de le déclarer à nouveau pour une durée de 10 jours à compter du vendredi 31 mars 2017 à minuit», selon le texte publié jeudi soir et qui précise que «sa prorogation interviendra si l'évaluation de la situation sécuritaire le justifie».

L'Etat d'urgence accorde notamment des possibilités d'intervention accrues aux forces de sécurité et restreint les rassemblements. Cette mesure d'exception a été instaurée à plusieurs reprises dans le pays depuis l'attaque contre l'hôtel Radisson Blu de Bamako le 20 novembre 2015 (20 morts, outre deux assaillants tués).

Il avait pour la dernière fois été prorogé de six mois le 30 juillet 2016. Cette prolongation a permis de «renforcer davantage les dispositifs de prévention et de lutte contre le terrorisme et d'accroître les capacités opérationnelles et les actions de contrôle des forces armées et de sécurité» ainsi que «d'assurer la mise en £uvre diligente des procédures juridictionnelles liées aux actes et aux menaces terroristes», est écrit dans le communiqué.