Algérie - UE - Visite de Mogherini à Alger : Vers plus de dialogue et de coopération pour un partenariat «plus substantiel et affirmé»

Publié par DKnews le 07-04-2017, 17h24 | 49

La visite de la haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini samedi et dimanche à Alger, dénote la volonté de l'UE de renforcer ses relations avec l'Algérie en vue de construire un partenariat bilatéral «plus substantiel et affirmé».

L'Algérie et l'UE ont renouvelé, à l'occasion de la 10ème session de leur Conseil d'association tenu le 13 mars dernier à Bruxelles, leur engagement mutuel à «approfondir le dialogue politique et la relation stratégique dans le cadre d'un partenariat plus substantiel et affirmé».

Un partenariat qui devrait désormais s'articuler autour des «priorités» identifiées conjointement dans le cadre de la Politique européenne de voisinage renouvelée, et adoptées lors de ce Conseil.

Les priorités identifiées jusqu'en 2020 portent sur le dialogue politique, la gouvernance, l'Etat de droit et la promotion des droits fondamentaux, la coopération, le développement socio-économique et les échanges commerciaux, y compris l'accès au marché unique européen.

Elles portent également sur les questions énergétiques, l'environnement et le développement durable, le dialogue stratégique et sécuritaire, la dimension humaine, y compris le dialogue culturel et inter-religieux, ainsi que la migration et la mobilité. 

Certaines de ces priorités feront l'objet d'une coopération technique et financière qui sera mise en £uvre dans le cadre de la programmation financière 2018-2020, selon l'UE.

D'ailleurs, trois conventions de financement par l'UE ont été signées lors du Conseil d'association dont une pour un programme d'appui au développement des énergies renouvelables et promotion de l'efficacité énergétique en Algérie d'un montant de 10 millions d'euros, une autre pour un programme de réforme des finances publiques (10 millions d'euros) et une dernière pour un programme d'appui à la mise en £uvre de l'Accord d'association (20 millions d'euros).

Pour concrétiser leur souhait de placer la relation bilatérale Algérie-UE au niveau qui correspond à la place qu'elles occupent dans la région, les deux parties ont mené en 2016 un processus d'évaluation de l'Accord d'association qui a permis d'adopter des mesures d'accompagnement figurant dans le document «constats et perspectives» afin d'améliorer la mise en £uvre de l'Accord au bénéfice des deux parties.

Un nouveau cadre pour une coopération plus approfondie

Ce nouveau cadre a permis à l'Algérie et l'UE de confirmer leur volonté et leur ambition d'établir une coopération large, globale et approfondie à tous les niveaux.

«Nous entendons tout faire pour tirer le meilleur de l'accord d'association et nous projeter ensemble résolument vers l'avenir, un avenir qui sera qualitativement meilleur pour les deux parties», a affirmé en mars le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, lors d'une conférence de presse commune avec Federica Mogherini à Bruxelles.

Le chef de la diplomatie algérienne avait indiqué que « cet esprit de travail en commun, cet esprit de conjugaison des efforts» entre l'Algérie et l'UE « va se traduire par beaucoup d'interaction dans les prochaines semaines et les prochains mois».

« Nous avons décidé d'approfondir encore plus notre coopération stratégique et notre dialogue sur les défis communs que nous partageons, et les réponses à ces défis», affirmait de son côté la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.

Les défis régionaux communs de l'UE et de l'Algérie, parmi lesquels la sécurité, la prévention et la lutte contre le terrorisme et la migration, seront ainsi au coeur de la visite de la chef de la diplomatie européenne en Algérie, la deuxième après celle effectuée en septembre 2015.

Selon les services diplomatiques de Mogherini, la relation entre l’UE et l’Algérie a connu de «nombreux développements encourageants» ces deux dernières années.

Des consultations à haut niveau politique sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, ont été menées entre les deux parties pour parvenir à une réponse globale et concertée.  Sur le plan de la coopération énergétique, l'Algérie et l'UE sont liées depuis 2013 par un partenariat stratégique axé sur le renforcement de la sécurité énergétique, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique grâce à un dialogue politique de haut niveau.

Après le 1er forum d'affaires organisé à Alger en mai 2016 et plusieurs autres réunions d'experts autour de thématiques de coopération identifiées conjointement (gaz, électricité, efficacité énergétique et énergies renouvelables), l'Algérie et l'UE tiendront mardi prochain à Bruxelles leur deuxième réunion de haut niveau en matière de coopération énergétique.

Dans le domaine de la gestion des risques de catastrophes, l'Algérie et l'UE ont donné un nouvel élan à leur coopération à travers la signature, en décembre 2016, d'un arrangement administratif qui marque une nouvelle étape pour le travail commun en matière de protection civile. 

L'Algérie est le premier partenaire du voisinage Sud de l'UE à participer au mécanisme européen en la matière.

Une mission d'expertise électorale de l'UE sera déployée à l'occasion des élections législatives du 4 mai prochain pour conduire une analyse du processus électoral.

«A l'instar des missions précédentes de l'UE lors des scrutins de 2012 et 2014, celle de 2017 illustre de nouveau notre pleine coopération», a affirmé l'UE.