Le narcotrafiquant hondurien Devis Leonel Rivera Maradiaga emprisonné à New York, qui a mis en cause plusieurs personnalités-clé du Honduras, devrait connaître sa sentence le 27 octobre prochain, a indiqué vendredi le parquet de New York.
La date du 14 avril avait un temps été évoquée par le bureau du juge fédéral John Koeltl mais sans être confirmée. Rivera est accusé d'avoir, avec son frère Javier, dirigé de 2003 à 2013 le cartel meurtrier de Los Cachiros de Toco, sur la côte atlantique du Honduras, petit pays d'Amérique centrale au taux de criminalité parmi les plus élevés de la planète.
De son propre aveu, il a tué ou fait tuer 78 personnes, envoyé plus de 20 tonnes de cocaïne aux Etats-Unis et blanchi des millions de dollars.
Après avoir été mis sur la liste noire du département du Trésor américain, inquiet pour sa vie, il a négocié avec le parquet américain un accord de coopération, et enregistré de nombreuses conversations avec d'autres membres du cartel. Dont Fabio Lobo, le fils de l'ex-président hondurien Porfirio Lobo, qui doit lui être condamné le 30 mai.
Outre Lobo, ces conversations mettent en cause de nombreux autres hommes politiques, policiers et militaires, qui auraient permis de protéger le cartel, dont le frère de l'actuel président Juan Orlando Hernandez. Si Rivera Maradiaga risque théoriquement la perpétuité, sa condamnation pourrait être beaucoup plus légère en raison de cette coopération.
L'accord qu'il a signé avec le procureur prévoit en effet que les cinq chefs d'accusation auxquels il a plaidé coupable puissent être effacés s'il dit la vérité, s'abstient de commettre de nouveaux délits et accepte de témoigner pour l'accusation.
L'accord prévoit aussi que les procureurs demandent une réduction de peine s'ils considèrent qu'il les a aidés de façon substantielle.