Absence de visions «détaillées» pour une sortie de la crise économique dans les programmes de partis

Publié par DKnews le 18-04-2017, 19h34 | 40

Les propositions des partis engagés dans les législatives du 4 mai prochain pour une sortie de la crise économique induite par la chute des prix de pétrole, sont pour la plupart «à caractère général» et manquent de «concision et de détails», s'accordent à dire observateurs et experts en économie.

«Le contenu économique des programmes électoraux est dans la plupart des cas très vague, les partis politiques fixant des objectifs généraux mais sans donner avec précision les instruments et moyens pour les atteindre», a estimé l'économiste Kamel Rezig dans une déclaration à l'APS.

Pour cet enseignant à l'Université de Blida, «les programmes annoncés jusque-là par les partis sont inspirés du programme présidentiel et ne sont qu'une «reformulation» du programme actuel du gouvernement sans proposer de nouvelles alternatives, ce qui aurait permis aux citoyens de mesurer le poids de chaque programme.

De son coté, l'expert international Abdelmalek Serrai a déploré la non publication des programmes électoraux par la plupart des partis considérant que ce qui est annoncé pour le moment durant la campagne en cours «manque de clarté et de visibilité».

Toutefois, le discours électoral tourne globalement autour de certaines idées complémentaires permettant de sensibiliser davantage les citoyens sur la période difficile que traverse l'Algérie et les amener vers une prise de conscience quant au défis de l'avenir.

Le professeur Chems Eddine Chitour, expert en Energie, a qualifié les propositions des partis notamment celles concernant la transition énergétique et l'économie durable, de «langue de bois», soulignant que ces formations politiques n'ont pas montré le chemin à suivre pour réaliser ces objectifs de manière méthodique et étudiée.

Regrettant l'absence de programmes «fiables» et «détaillés», Ferhat Ait Ali, expert en économie, soutient, pour sa part, que les candidats aux législatives par «méconnaissance», n’ont pas de données sur la situation économique du pays.

Pour cet expert, les programmes devaient évoquer en détail les propositions concernant certains secteurs, notamment la relance de l’industrie et la réforme bancaire ainsi que le développement des énergies renouvelables.

«Il faut expliquer, comment traduire sur le terrain les mesures relatives à la sortie de crise, avec quel argent et à travers quels mécanismes et quelle stratégie ?», a-t-il soutenu.

Quant à l'économiste Abderrahmane Mebtoul, il a estimé que le nombre des partis qui ont présenté un programme économique «qui se tient» ne dépasse pas trois partis, expliquant que leurs programmes tiennent compte de la conjoncture difficile actuelle, des exigences de l'efficacité économique avec une très profonde justice sociale et des nouvelles mutations de l'économie mondiale.

M. Mebtoul a souligné, dans le même sillage, l'importance de dire la vérité et de mobiliser la population. «La situation est difficile. Il nous faut un large front social.

Personne n'a le monopole du nationalisme. Il faudra réunir tous les algériens pour surmonter cette crise. Je suis persuadé que l'Algérie a des potentialités importantes pour traverser cette période, mais il faut un langage de vérité, sans +sinistrose+, ni autosatisfaction déconnectée de la réalité locale et mondiale», a-t-il avancé.

Cependant, certains partis politiques «versent dans le populisme» avec des promesses intenables, a-t-il également constaté.