Trafic de migrants: Un procureur italien dit avoir "des preuves" contre les ONG

Publié par DKnews le 23-04-2017, 16h58 | 30

Un procureur italien a affirmé avoir "des   preuves" que des navires humanitaires qui secourent des migrants en   Méditerranée étaient en contact direct avec des trafiquants d'êtres humains   en Libye, a rapporté la presse italienne. 

"Nous avons des preuves qu'il existe des contacts directs entre certaines   ONG et des trafiquants d'êtres humains en Libye", a déclaré le procureur de   Catane (Sicile) Carmelo Zuccaro au quotidien italien La Stampa. 

"Nous ne savons pas encore si et comment nous pourrons utiliser ces   preuves devant un tribunal, mais nous sommes plutôt certains de ce que nous   avançons, des appels téléphoniques depuis la Libye à certaines ONG, des   lampes qui éclairent la route des bateaux de ces organisations, des bateaux   qui coupent soudainement leurs transpondeurs (permettant une localisation,   NDLR) sont des faits avérés", a-t-il ajouté. 

Le procureur dirige une équipe enquêtant sur tous les aspects légaux de la   crise migratoire, notamment l'activité de certaines ONG. Le parquet de   Catane a ouvert une enquête pour déterminer qui les finance et dans quel   but. 

Selon La Stampa, les procureurs enquêtent notamment sur certaines ONG   récemment créées.  Un rapport de l'agence européenne de contrôle des frontières Frontex avait   évoqué en décembre une possible collusion entre les réseaux de trafiquants    de migrants et des navires privés qui les récupèrent en mer "comme des   taxis". 

Le patron de Frontex, Fabrice Leggeri, avait critiqué les ONG fin février   en rappelant que 40% des secours étaient effectuées par des navires privés   et non les missions internationales.  Les organisations non gouvernementales qui viennent en aide aux migrants   en Méditerranée démentent toute collusion avec les trafiquants et dénoncent   une campagne pour discréditer leur action. 

Depuis janvier, 1.073 migrants sont morts ou ont disparu en Méditerranée    centrale en tentant la traversée vers l'Italie, selon le Haut Commissariat   des Nations unies pour  es réfugiés (HCR).

Parallèlement, quelque 36.700   personnes ont débarqué sur les côtes italiennes après avoir été secourues   en mer, selon le dernier décompte de l'Organisation internationale pour les   migrations (OIM), une hausse de près de 45% sur un an.