2e réunion du Comité technique spécialisé : l’urgence pour l’Afrique de créer son propre développement

Publié par DKnews le 28-04-2017, 14h04 | 28

L’Afrique est appelée à créer en urgence son propre développement, ont plaidé mercredi à Alger, des représentants d’organismes relevant de l’Union africaine, insistant notamment sur la lutte contre le fléau du chômage.

"L’emploi en Afrique n’est plus un problème économique ou social mais un enjeu de sécurité nationale et c’est ainsi que nous devons le comprendre pour mesurer l’urgence dans laquelle nous sommes", a déclaré le représentant du patronat africain, Djamal Belahrouche, à l’ouverture de la 2ème session du Comité technique spécialisé sur le développement social, le travail et l’emploi (CTS-DSTE ) de l’Union africaine (UA).

Considérant que le fléau du chômage est  inacceptable dans le Continent, il a convié les Africains à lui déclarer la guerre totale  et  l’état d’urgence. Il a relevé, à ce propos,  que chaque mois, 1 million de nouveaux chômeurs sont enregistrés en Afrique, au moment où les économies formelles ne peuvent assurer que 3 millions d’emplois par an et que 80% des emplois y existants relèvent de l’informel.

Notant que 70 % de la population du continent est jeune, l’intervenant a fait savoir qu’en 2050, celle-ci doublera pour atteindre le 1 milliard d’individus, d’où le  défi de l’emploi, d’autant plus que les croissances des pays africains sont loin d’être inclusives, a-t-il souligné.

Plaidant pour une diversification des économies, il a mis en garde contre ce qu’il a qualifié d’ "assignation à résidence" de la jeunesse du continent et contre le  "recrutement de cette frange de la population par des obscurantistes.

Allant dans le même sens, la Commissaire chargée des Affaires sociales de l’Union africaine, Amira Fadel, a exhorté les Etats africains à  s’unir face aux défis, les conviant à investir dans leurs peuples pour permettre à leurs économies d’être compétitives au niveau international.

Elle a passé en revue les différents défis, d’ordre social, qui interpellent les gouvernements africains, afin d’assurer le développement de leurs peuples respectifs. Il s’agit, entre autres, de la création d’emplois, notamment au profit des jeunes, d’assurer une meilleure  prise en charge des personnes âgées, de lutter contre les violences faites aux femmes et aux fillettes.

A ce sujet, elle a déploré le phénomène du mariage précoce des fillettes, le qualifiant de pratique destructrice et accentuant le sous-développement, faisant savoir que la commission qu’elle préside entreprend depuis 2010 de le combattre. C’est ainsi, a-t-elle fait savoir, qu’une campagne a été menée dans ce sens dans 19 pays africains, tandis qu’elle devra se poursuivre dans plus d’une dizaine d'autres.

Elle a conclu son plaidoyer en appelant les participants à faire parvenir aux gouvernements africains les recommandations de cette rencontre, afin, a-t-elle poursuivi, d’"assumer la responsabilité de les concrétiser sur le  terrain".

Placée sous le thème "Investir dans l’emploi et la sécurité sociale pour tirer pleinement profit du dividende démographique", cette seconde session du CTS, avec la participation de délégations ministérielles et d'experts issues du continent est organisée par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, en coordination avec l’Union africaine.

Le Comité technique spécialisé (CTS) sur le Développement social, le travail et l'emploi constitue l'un des 14 CTS de l'Union africaine et se réunit tous les 2 ans.

Peu avant l’ouverture officielle des travaux de cette rencontre, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a procédé au lancement officiel  du timbre, émis spécifiquement à l’occasion de la 2éme session du  Comité continental adhoc. Il a également visité les différents stands présents en marge de cette conférence, des micro-entreprises spécialisées en  agroalimentaire, en industrie et en énergie solaire.

Lors de l'échange qu'il a eu avec les jeunes promoteurs de ces start-ups,  il les a incités à exporter  et à augmenter le taux d’intégration nationale.