Edouard Philippe nommé Premier ministre : Un ancien rocardien proche d’Alain Juppé

Publié par DKnews le 15-05-2017, 17h28 | 32

Le président Emmanuel Macron a nommé lundi au poste de Premier ministre, Edouard Philippe (46 ans), un ancien rocardien et proche d’Alain Juppé, qui a été militant à gauche (Parti socialiste) puis à droite.

Diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA), ce député-maire du Havre (Seine-Maritime) sous la houlette de son parti Les Républicains (LR) avait été, en tant qu’étudiant, militant pendant deux ans du PS, notamment pour Michel Rocard, lorsqu’il était Premier ministre sous François Mitterrand.

Très attendu par la droite et depuis plusieurs jours, son nom revenait très souvent parmi les favoris pour Matignon, le choix de Macron vise, selon ses proches, deux objectifs : le rassemblement dont il est le leitmotiv du nouveau président et ouvrir la porte pour certains militants des Républicains à rejoindre la liste des candidats aux législatives de La République en marche !  pour une majorité présidentielle.

Selon Le Canard enchaîné de mercredi dernier, Edouard Philippe était tenté de créer un parti jugeant trop droitière  l’orientation du parti LR qui fait beaucoup de mécontents en son sein.

Par ce choix, le nouveau président veut mettre rapidement en marche son action pour montrer sa capacité de rassembler les Français autour de son projet «ni de droite, ni de gauche».

Ce centriste, ayant des relations d’amitié avec des personnes de gauche comme de droite, Edouard Philippe, qui avait grandi dans un milieu à gauche, a été très déçu de l’éviction de Michel Rocard de la tête du PS.

Ce qui l’a poussé à rendre sa carte de militant PS pour aller rejoindre les rangs de l’Union pour le mouvement populaire (UMP), une carrière durant laquelle il a travaillé avec Alain Juppé, notamment lorsque ce dernier fut nommé ministre de l'Ecologie de François Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Des personnes, qui ont côtoyé Alain Juppé et Edouard Philippe, estiment qu’»ils ont une  très grande confiance réciproque et se ressemblent sur de nombreux points», ajoutant qu’il dispose de «réelles ressources d’animation».

Pendant la primaire de la droite, sur laquelle il était convaincu qu’Alain Juppé allait la remporter, Edouard Philippe, auteur de plusieurs romans, déclarait en 2016 qu’il était «souvent d’accord  avec les discours d’Emmanuel Macron».

Dans les milieux politiques, ont lui reconnait son expérience parlementaire, ses compétences et ses qualités intellectuelles et morales, ainsi que ses capacités de «rassemblement et d’apaisement».

Sur les questions mémorielles, notamment avec l’Algérie, il prône l'«apaisement» en appelant à chaque occasion à «cesser  d’entretenir artificiellement, que ce soit pour des raisons politiciennes ou idéologiques, les vieilles douleurs, les ranc£urs et l’hostilité entre les rives de la Méditerranée», souhaitant aboutir un jour à faire de la Méditerranée, «une mer commune et un bien commun».

Le Premier ministre doit former un gouvernement dans les 48 heures, au moment où Emmanuel Macron, en sa qualité d’Européen convaincu, s’est dirigé lundi à Berlin pour rencontrer la chancelière Angela Merkel avec qui il s’entretiendra sur «la refondation de l’Union européenne», en crise depuis la sortie du Royaume-Uni (Brexit).