Près de 70 prisonniers se sont évadés dans la nuit de jeudi à vendredi de la prison centrale de Kasangulu, à quelque 50km au sud-ouest de Kinshasa, en République démocratique du Congo. Selon une ONG, il s'agirait de la quasi totalité des prisonniers que comptait cet établissement situé dans la province du Kongo-Central (ouest).
Selon des sources jointes sur place, une dizaine d'évadés ont déjà été repris par la police. Cette évasion fait suite à celle, massive, qui a vu plusieurs milliers de prisonniers, dont Ne Muanda Nsemi, le chef de la secte politico-religieuse Bundu dia Kongo (BDK, interdit), s'échapper tôt mercredi de la prison centrale de Makala à Kinshasa grâce à une attaque de membres du BDK. Les services de sécurité suspectent que Ne Muanda Nsemi soit retourné dans son fief du Kongo-Central où il bénéficie de l'appui considérable de ses adeptes.
La justice congolaise poursuit ce chef spirituel pour offense envers le chef de l'Etat, incitation à la haine tribale, provocation à la désobéissance civile, organisation de groupes terroristes, détention illégale d'armes et de munitions de guerre, meurtre, incendie criminel, destructions ou encore incitation à la révolte.
La secte BDK s'en prend depuis des années aux symboles de l'Etat, dont les forces de l'ordre, et demande aux personnes qui ne sont pas originaires du Kongo-Central de quitter cette province.
Le ministère de la Justice a fait état jeudi soir de morts dans les rangs des forces de l'ordre et des adeptes de BDK lors de l'attaque de la prison centrale de Makala sans donner de chiffre, ainsi que la reprise de plus de 200 évadés.