Sit-in de solidarité au Rifains devant l’ambassade du Maroc à Paris

Publié par DKnews le 09-06-2017, 15h45 | 48

Un sit-in a été organisé mercredi en fin  d’après-midi devant l’ambassade du Maroc à Paris pour dénoncer la  répression du pouvoir marocain qui s’abat, depuis le 26 mai, sur les  Rifains et sur des citoyens dans plusieurs régions du Maroc.

Cette manifestation pacifique, soutenue par la Plateforme française de  soutien au peuple Sahraoui, des militants du mouvement associatif français  et des Sahraouis, a drainé plus d’une centaine de personnes contenues par  un dispositif sécuritaire très rigoureux.

Un autre groupe de Marocains, soutenant le roi Mohammed VI, est venu  perturber le sit-in de solidarité avec les Rifains en scandant "Vive le  roi" , mais les services de sécurité les a séparés en mettant en place un  cordon de sécurité afin d’éviter tout dérapage.

Les manifestants ont exprimé leur  entière solidarité et leur soutien au  mouvement populaire dans le Rif, appelant à sa généralisation dans toutes  les autres régions du Maroc qui  luttent pour la dignité du peuple, pour la  justice sociale et contre la marginalisation de leurs régions des classes populaires .

Durant le sit-in où on a aperçu l’historien Gilles Manceron, ils ont  dénoncé avec force" les violences, la répression, les atteintes graves aux  libertés d’expression et d’opinion et l’utilisation des milices encadrées  par la police" , demandant en urgence la satisfaction des revendications de  la population avec des engagements clairs quant à leur application et  la  levée immédiate de la militarisation de la région du Rif.

Scandant  "Justice, liberté ! A bas l’impunité !" , les personnes qui se  sont rassemblées, non loin de la place des Droits de l’homme, ont exigé la  libération  sans conditions  de tous les détenus suite à leur participation  au mouvement revendicatif et de tous les détenus politiques marocains dans  les geôles du régime.

Un appel à la solidarité avec le mouvement social du Rif, distribué sur  place et signé par plusieurs associations, dont notamment l’Association des  Marocains en France (AMF), l’Association des travailleurs maghrébins en  France (ATMF), la plateforme euro-marocaine (MDDC), a dénoncé la campagne  médiatique de dénigrement orchestré par l’Etat marocain pour discréditer le  mouvement et ses leaders.

Les signataires de l’appel ont demandé la libération  sans conditions  de  toutes les personnes arrêtées dernièrement et l’abandon de toutes les  charges à leur encontre, la fin de la chasse aux militants du Hirak et de  la répression des manifestations et la mise en place d'un  réel  projet de développement socio-économique  capable de sortir la région de son  isolement, de créer de l’emploi, de scolariser la jeunesse dans des  conditions décentes, de promouvoir la spécificité linguistique et  culturelle, et de désenclaver la région sur le plan sanitaire et social .

Ils ont condamné par ailleurs l’utilisation par l’Etat marocain de la  religion et des mosquées comme outil politique à l’encontre des mouvements  sociaux .

Depuis le 26 mai dernier, une vague de répression, accompagnée par des arrestations massives, s’est abattue sur la ville d’Al-Hoceïma (nord du  Maroc) en particulier, et s’est étendue à d’autres parties du Rif.

 

Le mouvement populaire rifain est né à la suite du décès de Mouhcine Fikri  (mort broyé, le 28 octobre 2016), qui tentait de sauver sa marchandise  jetée arbitrairement par la police dans un camion-poubelle,  rappelle-t-on.