Laghouat: célébration de Leïlat El-Kadr, un rituel religieux pour perpétuer des traditions ancestrales

Publié par DKNEWS le 21-06-2017, 13h54 | 36

Leïlat El-Kadr (Nuit du destin) représente un repère du calendrier des rites et coutumes de la population de Laghouat qui s’emploie à les perpétuer pour cimenter les liens sociaux.

Cette veillée religieuse ne peut passer inaperçue chez les Laghouatis qui, très attachés à leurs traditions, mettent à profit cette nuit pour renforcer les aspects de solidarité et d’entraide, d’ancrer les préceptes de l’islam parmi les générations montantes, à l’exemple du jeûne de l’enfant, et d’organiser, via des associations caritatives et bénévoles, des campagnes de circoncision collective d’enfants dans une ambiance conviviale.

De nombreux habitants de Laghouat s’attachent aussi, en cette nuit, à l’organisation d’un "Iftar" collectif (repas de rupture du jeûne), suivi de la lecture en groupe du saint Coran, ponctuée des implorations de Dieu  d’accorder pardon et miséricorde aux parents et proches disparus.

Ces actes de bienfaisance marquant l’ambiance ramadhanesque sont accompagnés, dans la partie sud de la wilaya de Laghouat, par une tradition à travers laquelle l’on donne l’occasion aux enfants d’inviter leurs amis à des repas d’Iftar, pour ancrer dès leur jeune âge le sens du partage, et dans la partie nord de la wilaya, par la préparation d’une boisson locale rafraichissante appelée "Gatâa El-Berd".

Ces pratiques ancestrales durant le mois de Ramadan s’ajoutent aux traditionnelles soirées familiales et regroupements entre voisins et amis autour d’un thé agrémenté de gâteaux traditionnels.

Les jeunes de la région accomplissent, de leur coté, des activités caritatives et des actions de solidarité, à l’instar de l’organisation, en cette nuit du 27 du mois de Ramadan, de fêtes et réceptions en l’honneur des lauréats des différents examens scolaires et concours.

 

Un évènement à haute portée spirituelle et sociale

 

Pour M. Ahmed Benseghir, directeur-adjoint du Centre national de recherches en sciences islamiques et civilisation de Laghouat, la revivification des traditions sociales à travers la célébration de cette nuit dénote de la sacralité de l’évènement et de la portée socioreligieuse de la commémoration d’évènements sociaux, sans enfreindre les habitudes et les règles religieuses.

Nombreux sont les gens qui optent pour l’organisation, le 27 du mois de Ramadhan, d’évènements sociaux, à l’instar de règlements de litiges, et ce dans le climat de ferveur et de sérénité enveloppant cette circonstance de dimension religieuse, a-t-il ajouté.

Regrettant que sa célébration commence ces derniers temps à s’estomper, Hadj Brahim, 67 ans, un fidèle de la mosquée ‘‘Hodeifa Ben Yeman’’ à Laghouat, estime que cette célébration de la Leilat El-Qadr fait partie de ces occasions contribuant au raffermissement des liens, l’échange de visites et la consolidation de la cohésion sociale’’.

 Certaines coutumes occupent encore une bonne place au calendrier des fêtes nationales et socioreligieuses, comme la lecture collective du Saint-Coran et les visites des adeptes aux zaouïas disséminées à travers la wilaya, à  l’instar des Tidjania, Taïbia, Rahmania, Chadhlia et Al-Azzouzia, pour la célébration de cette nuit à haute portée religieuse, soutient Hadj Brahim.