La mise en examen de Swiftair permettra de dévoiler la vérité sur la catastrophe

Publié par DKnews le 30-06-2017, 16h55 | 36

L’association AH5017-Ensemble, constituée des familles et proches des victimes de la catastrophe aérienne survenue le 24 juillet 2014 du DC-9-83 affrété par Air Algérie, a estimé vendredi que la mise en examen de Swiftair, propriétaire de l’avion, permettra de dévoiler la vérité sur la catastrophe.

"A quelques jours de la troisième commémoration du drame, cette avancée du dossier pénal va dans le sens que nous attendions et nous laisse espérer la possibilité de la tenue d’un procès qui permettra, comme le souhaitent ardemment les familles et proches des disparus, la manifestation de la vérité et la mise à jour de tous les éléments ayant contribué à la catastrophe", a déclaré l’association dans un communiqué parvenu à l’APS.

La justice française a mis en examen jeudi la compagnie espagnole suite à l’expertise judiciaire qui avait confirmé les défaillances techniques de DC-9-83.

Le vol AH 5017 d’Air Algérie avait décollé, rappelle-t-on, le 24 juillet 2014 à 0h45 (heure locale) de l'aéroport international d’Ouagadougou à destination de l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger avec 116 personnes à son bord. Une heure après, Air Algérie avait annoncé avoir perdu le contact alors que l'appareil survolait le Mali.

L’avion s'était écrasé dans le nord du Mali, dans la région de Gossi, avec 110 passagers à bord, dont des Algériens, des Français, des Burkinabè, des Libanais six membres d'équipage, tous Espagnols.

Swiftair, dont la responsabilité était pointée du doigt, est mise en examen pour homicides involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité.

L’expertise judiciaire sur le crash avait confirmé en mai 2016 à Paris les défaillances techniques du DC-9-83 de Swiftair, révélées en avril dernier par le du Bureau d'enquêtes et analyses (BEA).

Les conclusions du rapport du BEA, autorité française d'enquêtes de sécurité de l'aviation civile, avaient fait état que le système antigivre n’a pas été activé par les pilotes, relevant qu’aucun problème n’a été signalé par l’équipage lors de ses contacts avec les contrôleurs aériens d’Ouagadougou et de Niamey et aucun message de détresse n’a été reçu par les centres de contrôle.

L’accident résulte de la combinaison des événements suivants : la non-activation des systèmes d’antigivrage des moteurs, l’obstruction des capteurs de pression (...), la réaction tardive de la part de l’équipage à la diminution de vitesse ( ), l’absence de réaction de la part de l’équipage à l’apparition du buffet, du vibreur de manche et de l’alarme de décrochage et l’absence d’actions adaptées sur les commandes de vol pour sortir d’une situation de décrochage, avait résumé le rapport.

Des experts français avaient déclaré au Figaro, en janvier dernier, que les deux pilotes n’étaient pas préparés face à ces situations d’urgence et n’avaient pas effectué de formation complémentaire sur simulateur sur certaines procédures telles que le décrochage et la récupération.