Un infirmier a été assassiné samedi au moment où il regagnait son bureau après avoir vacciné des enfants contre la polio dans la province du nord-ouest de Khyber Pakhtunkhwa au Pakistan, a annoncé dimanche le service régional de la santé.
«Il a été abattu par deux motocyclistes armés de fusils d'assaut alors qu'il regagnait son bureau», selon le service de santé de la province. L'assassinat qui n'a pas été revendiqué serait attribué aux talibans qui s'en prennent régulièrement aux vaccinateurs anti-polio.
En effet, plus de 100 personnes ont été tuées dans des attentats contre les campagnes de vaccination anti-polio depuis décembre 2012.
Plusieurs groupes extrémistes radicaux, notamment les talibans, s'opposent à la vaccination au Pakistan, faisant courir la rumeur que le vaccin transmettrait des maladies ou rendrait infertile dans le cadre d'un complot occidental visant à limiter la population musulmane.
Les vaccinateurs, représentants des services publics, sont accusés d'être des espions à la solde des autorités, surtout depuis que la CIA a utilisé une fausse campagne de vaccination pour identifier l'ancien chef du groupe terroriste Al Qaida Oussama Ben Laden dans le nord du Pakistan, où il a été tué par les soldats américains en mai 2011.
En dépit de ces attentat, le Pakistan espère être retiré d'ici 2018 de la liste des pays où la polio est endémique en atteignant son objectif de n'avoir aucun nouveau cas pendant un an.
Le Pakistan est l'un des trois pays, avec l'Afghanistan et le Nigeria, où la transmission de la polio reste endémique, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui rappelle que la polio est une maladie infectieuse causée par un virus qui s'attaque au système nerveux et peut engendrer des paralysies irréversibles en quelques heures. Elle touche surtout les enfants en bas âge.